Le ministre de l’Agriculture était attendu de pied ferme par les éleveurs et par l’ensemble de la profession au Super Comice à Pontarlier. Cet événement est un concours agricole réunissant plus de 600 Montbéliardes. C’est à cette occasion que plusieurs acteurs du monde agricole ont été invités à venir échanger avec Marc Fesneau. La Coordination Rurale était au rendez-vous pour aborder LA problématique locale : la présence du loup qui sévit intensément depuis le début de l’année.

Plusieurs meutes seraient présentes dans le Doubs. Les loups continuent d’attaquer les génisses. A ce jour, une quinzaine de génisses ont péri et plus d’une vingtaine d’autres ont été blessées dans le département. Le métier des éleveurs est en péril. Ces derniers sont impuissants face à ce phénomène, plongés dans la détresse et se sentent délaissés par les politiques et par l’opinion publique.

La veille de l’événement, le loup avait prédaté deux génisses aux Pontets (25240). Occasion pour le ministre et le préfet de se rendre auprès de l’agriculteur concerné par cette attaque afin de l’entendre et de lui témoigner leur soutien.

Lors de l’échange, une quinzaine de participants étaient présents. Parmi eux, la Coordination Rurale, d’autres syndicats, des députés, un député européen et un sénateur. La position du ministre de l’Agriculture est claire et concise : il veut protéger les éleveurs de la prédation. Selon lui, le temps de la discussion n’est plus, il faut agir ! Il indique même que «  le loup n’est plus en danger, c’est l’élevage qui l’est ! »

Voici les propositions de Marc Fesneau pendant la réunion :

• Il a indiqué qu’il faut, avant tout, travailler la question du loup à l’échelle de la France. Il veut faire simplifier les arrêtés concernant les tirs. En effet, un loup ne peut être tiré que sur la parcelle où il a été vu. Il veut désormais donner la possibilité que le tir soit effectué sur un rayon défini et non sur la parcelle.

• Il souhaite que le loup passe du statut d’« espèce strictement protégée » au statut d’« espèce protégée » afin que les tirs soient moins compliqués à établir.

• Il va ordonner un comptage davantage réaliste. Aujourd’hui, les tirs de prélèvement doivent correspondre à 19 % de la population lupine. Le dernier comptage du loup faisait état de la présence de 921 loups, soit 174 loups à prélever. Or, il est certain que ce nombre est bien en-deçà de la réalité.

• Également, le ministre se dit prêt à fournir des lunettes thermiques afin de faciliter le repérage du prédateur.

Nous retenons de cette entrevue, un ministre de l’Agriculture conciliant et investi dans cette question lourde de sens pour l’ensemble des éleveurs. Il est nécessaire de faire évoluer la situation avant la réforme du Plan loup pour que les éleveurs ne soient pas pris de court pour la saison 2023. Nous attendons des politiques des actions concrètes. Le ministre a été volontariste, dans ses propos, nous avons entendu un écho à quelques-unes des demandes de la CR. S'il met en œuvre ce qu'il dit, ce sera un premier pas, mais cela ne doit pas nous faire oublier notre objectif : pas de loup où il y a de l'activité humaine et en particulier de l'élevage. Sans cela, à terme, les attaques de loups signeront la mort de l’élevage.

Dans la même catégorie

CR 58
CR 39
CR 21
Bourgogne Franche-Comté