Le loup est bel et bien de plus en plus présent dans nos pâturages. Les chiffres de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) sont sans appel : plus de 921 loups ont été recensés à la sortie de l’hiver sur le territoire français, soit 297 de plus qu’en 2021. L’augmentation est claire et l’inquiétude monte chez les éleveurs.

Dans le Doubs et le Jura, 2022 est marquée par les attaques à répétition. La tension est quotidienne pour les éleveurs : les loups prédatent des moutons, mais également des veaux, des génisses et des montbéliardes. Auparavant, les attaques sur les bovins n’avaient été que rarement observées dans ces départements.

Une agricultrice jurassienne, membre de la CR39, possède son exploitation proche d’une zone touchée par la prédation lupine. Elle a tenu à nous faire part de ses préoccupations sur le sujet : « Dernièrement, nous observons de plus en plus d’attaques de loup sur des génisses ou autres animaux, et cela s’accroît depuis 2018. En ce moment, on se demande tous les jours comment on va retrouver nos troupeaux le matin. Nous nous sentons très peu écoutés par les organismes et souhaitons que ce sujet ne soit pas pris à la légère par la DDT et l’OFB. Il est certain que le nombre de loups est sous-estimé. Le comptage est défectueux et ne permet pas une protection de qualité. Je suis en retraite l’année prochaine, je peux vous garantir que je suis pressée d’y être car notre métier est déjà assez surchargé, alors si on y rajoute la problématique du loup et toutes les inquiétudes qui gravitent autour, je vous laisse imaginer ».

Vigilante sur le sujet, la CR39 a récemment rencontré le nouveau directeur de la DDT du Jura, Nicolas Fourrier, où la question du loup a pu être abordée avec grand sérieux. Le directeur de la DDT nous a indiqué que l’OFB s’engageait à intervenir en moins de deux heures auprès des agriculteurs ayant subi une potentielle attaque de loup. C’est à la DDT de définir si l’attaque a été provoquée par un loup.

Des fiches réflexes ont été formulées par les DDT des deux départements afin de prévenir les attaques ou rappeler les procédures en cas de prédation. Vous y trouverez également les contacts des DDT dans la fiche du Jura et celle du Doubs et du Territoire de Belfort.

Il ne faut pas rester seul face à la prédation qui provoque une surcharge de travail et de l’isolement chez les éleveurs. Prévenir les agriculteurs autour de soi leur permet de se protéger et de faire passer le mot, mais aussi d’être soutenu et de faire front commun face à la prédation.

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