La fièvre catarrhale ovine (FCO), également appelée maladie de la langue bleue ou en anglais « blue tongue » (BT), est une maladie virale touchant les ruminants domestiques (ovins, bovins, caprins) et sauvages.
Cette maladie strictement animale n’affecte pas l’Homme et n’a aucune incidence sur la qualité sanitaire des denrées (viande, lait, etc.). Toutefois, ses répercussions économiques peuvent être importantes, directement (les animaux infectés peuvent présenter des signes cliniques) ou indirectement (par la fermeture de marchés étrangers).
Situation sanitaire
Deux sérotypes du virus de la fièvre catarrhale ovine sont présents : le BTV8 et le BTV4 depuis novembre 2017.
Cependant, un nouveau sérotype a été introduit en fin d’année 2023 dans le nord de l’Union européenne. Une épizootie de fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 (BTV3) a débuté aux Pays-Bas autour d’Amsterdam en 2023. Ce sérotype n’était auparavant pas présent sur le territoire européen. Les premiers foyers belges ont été signalés en septembre de la même année et les premiers foyers allemands, en octobre.
Fin juillet 2024, des foyers sont signalés par les autorités belges à proximité de la frontière française.
Un premier foyer de fièvre catarrhale ovine de sérotype 3 a été confirmé en France le 5 août dans le département du Nord.
Au 8 août, 3 foyers sont confirmés en France dans les départements du Nord, de l’Aisne et des Ardennes. La détection de ces foyers implique la création d’une zone régulée dans laquelle des mesures sont mises en place.
La zone régulée au 8 août 2024 est représentée sur la carte ci-après. Elle concerne 106 communes de la Seine-Maritime. Retrouvez la liste des communes concernées en Seine-Maritime et dans l’Eure en cliquant sur le lien suivant : Communes de la zone régulée
La liste complète des communes concernées en France est accessible sur le site internet du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire :
https://agriculture.gouv.fr/la-situation-de-la-fco-en-france.
Mesures
L’arrêté modifié du 4 juillet 2024 fixant les mesures de surveillance, de prévention et de lutte relatives à la lutte contre la fièvre catarrhale ovine sur le territoire métropolitain prévoit des restrictions aux mouvements depuis la zone régulée pour les bovins, ovins et caprins :
– désinsectisation des animaux au moins 14 jours avant le départ
– obtention d’un résultat négatif au test PCR réalisé à partir d’un prélèvement sanguin fait au moins 14 jours après la date de désinsectisation
Des dérogations sont prévues :
– mouvements directs, sans rupture de charge, d’animaux à destination d’un abattoir, avec abattage dans les 24 heures suivant l’arrivée et désinsectisation des moyens de transport ;
– mouvements d’animaux de moins de 70 jours destinés à un atelier d’engraissement fermé, après désinsectisation des animaux au moins 14 jours avant le départ et des moyens de transport avant le chargement des animaux
Vaccination
Face à l’introduction du virus de la fièvre catarrhale ovine (FCO) de type BTV3 sur le territoire français, le gouvernement a décidé d’accélérer le démarrage de la campagne de vaccination volontaire. Cette décision intervient alors que deux nouveaux foyers de FCO-BTV3 ont été détectés, portant à trois le nombre de foyers de ce nouveau variant exotique en France, selon le bilan arrêté au 8 août.
La campagne de vaccination volontaire ciblée est lancée depuis le lundi 12 août et se poursuivra jusqu’au 31 décembre 2024. Un total de 6 400 000 doses de vaccins sera gratuitement distribué aux éleveurs, dont 1,1 million de doses pour les ovins et 5,3 millions de doses pour les bovins.
La stratégie vaccinale couvre les régions suivantes : Hauts-de-France, Normandie, Ile-de-France, Grand-Est, Centre-Val de Loire, Bourgogne-Franche-Comté. Cette zone correspond au territoire qui avait été atteint en décembre 2007 par la FCO-BTV8, introduite via la Belgique en juillet 2007.
La priorité est d’assurer une couverture vaccinale maximale pour la FCO-BTV8, afin de protéger les cheptels ovins qui sont les plus impactés en termes de morbidité et de mortalité. L’intérêt de la vaccination des bovins reste réel au vu des données disponibles sur les impacts sanitaires.
Les vétérinaires sanitaires pourront commander les vaccins à partir du 12 août et les prescrire aux éleveurs concernés qui en feront la demande. Les éleveurs auront la possibilité de vacciner eux-mêmes leurs animaux. En dehors de cette zone, le vaccin peut être prescrit par le vétérinaire traitant mais reste à la charge de l’éleveur.
Tous les éleveurs normands de bovins et d’ovins sont éligibles à l’accès aux vaccins gratuits via leur vétérinaire sanitaire.
Le ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire est totalement mobilisé aux côtés des filières professionnelles pour lutter contre la diffusion de la maladie sur le territoire et en limiter ses impacts. Cette campagne de vaccination volontaire est une étape cruciale pour protéger les cheptels et assurer la sécurité sanitaire des élevages en France.
Gestion des suspicions cliniques
En cas de suspicion de FCO, les éleveurs doivent contacter leur vétérinaire sanitaire qui informera la DDPP et réalisera les prélèvements sanguins nécessaires à la recherche du virus. L’État prend en charge la visite du vétérinaire sanitaire et la réalisation des prélèvements (tél : 02.32.81.82.32 / mél : ddpp@seine-maritime.gouv.fr).
Pour plus d’informations et pour suivre l’évolution de la situation, les éleveurs et les professionnels du secteur sont invités à consulter régulièrement le site du ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire.
Pour en savoir plus, télécharger le communiqué de presse émis par le ministère de l’agriculture et de la souveraineté le vendredi 09 août : Communiqué de presse