Au vu de la situation agricole alarmante des derniers mois, la Coordination Rurale de l’Ardèche avait alerté à plusieurs reprises la préfecture de l’Ardèche sur les difficultés rencontrées par le monde agricole. Le 27 juillet 2022, plusieurs adhérents de la CR07 ont pu échanger avec monsieur DEVIMIEUX, Préfet de l’Ardèche, accompagné de Fabien CLAVE, responsable du service agricole de la DDT de l’Ardèche.

Durant cette rencontre, plusieurs dossiers agricoles ont été évoqués.

La sécheresse

La situation de sécheresse de cet été a beaucoup alerté les agriculteurs. Au 26 juillet, le fourrage était encore suffisant pour quelques temps, mais faute de pluies annoncées prochainement, l’inquiétude était grande. En effet, le manque de précipitation et les fortes chaleurs ont fortement impacté les rendements des fourrages et céréales. La CR07 s’inquiète pour les élevages n’ayant pas les moyens d’acheter des aliments pour leur troupeau cet automne et cet hiver.

Le syndicat demande une reconnaissance de la calamité agricole et de pertes de fond sur les prairies. L’impact de cette sécheresse a également été important sur les plantations pérennes, notamment sur les jeunes plantations (abricots, châtaigne, vigne).

Défrichement : une doctrine adaptée à la reconquête des châtaigneraies

Il y a quelques mois, lors de la visite de monsieur le préfet sur l’exploitation de Serge Desestrert, la CR07 faisait remonter une incohérence concernant les autorisations de déboisement pour les châtaigniers. En effet, pour tous défrichements, il est nécessaire de demander une autorisation et de payer une indemnité fixée à 3700€/ha défriché. Or, pour préserver le patrimoine ardéchois, le conseil départemental allouait des aides pour le défrichement de vielles châtaigneraies et l’installation de nouveaux châtaigniers. Bien consciente de la nécessité de préserver la spécialité du département, et suite aux échanges sur ce sujet, la préfecture de l’Ardèche a apporté des précisions sur les conditions d’attribution des autorisations de déboisement pour la création de vergers de châtaigniers. La CR 07 salue le travail fait à ce sujet et une politique de préservation du patrimoine agricole ardéchois enfin cohérente.

Retrouvez ici les détails de la doctrine prise par la préfecture de l'Ardèche.

Nouvelle Pac

Profitant de cette rencontre, la DDT a pu faire remonter une très bonne participation des agriculteurs du département à la phase de tests du suivi des parcelles en temps réel. Un bilan du dispositif sera réalisé courant septembre.

La CR 07 tient à souligner l’implication et l’accompagnement de la DDT ainsi que la bonne collaboration des services de l’État avec les agriculteurs dans la mise en place de ce système.

La cerise, secteur en crise

L’année 2022 est une très mauvaise année pour la production de cerises. Le gel, la grêle et la sécheresse ont réduit les rendements et les calibres des fruits, tandis que les prix du marché sont insuffisants.

Dans ce contexte déjà difficile, s’ajoutent les difficultés à embaucher de la main d’œuvre, ainsi que l’arrivée de la drosophile Suzukii. L’interdiction du l’Imidan, seul moyen de lutte chimique contre cette mouche ravageuse, a achevé de déprimer la filière. Les dégâts sur la récolte sont conséquents, d’autant plus en Ardèche où les cultures en terrasse ne permettent pas d’installer certains équipements comme des filets de protection contre l’insecte.

Le syndicat s’inquiète du nombre d’arrachage ou d’abattage de cerisiers en perspective. La CR 07 rappelle que les recherches agronomiques pour la lutte contre la drosophile Suzukii sont insuffisantes. Il est nécessaire que des solutions alternatives au l’Imidan soient développées avant que ce dernier ne soit interdit.

Un prix du lait toujours insuffisant 

Un point d’alerte a également été fait à propos de la situation des éleveurs laitiers. Au moment de la rencontre, le lait bio était moins cher que le lait conventionnel et la production repassée en circuit conventionnel, sans compensation pour les agriculteurs. « Une compensation financière doit être maintenue au vu du travail fourni et des contraintes supplémentaires qu’impose une production en agriculture biologique. » rappelle Gilles Jouve, président de la CR07. Quant au lait caprin, le prix est également très bas alors que les charges des exploitations, en zone difficile, ont explosé.

Cette situation est d’autant plus intenable pour les agriculteurs, que les exploitations sont en déficit fourrager à cause de la sécheresse et vont devoir assumer des charges supplémentaires d’alimentation pour continuer à nourrir leurs élevages.

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