Le 30 mai 2024, les adhérents de la Coordination Rurale de Seine-et-Marne se sont réunis à Clos-Fontaine à l’occasion de leur assemblée générale annuelle.
Ceux-ci ont alors pu assister à la présentation de Jérôme Ossard, président d’Audace (Association des Utilisateurs et Distributeurs de l’AgroChimie Européenne) sur la suppression des produits phytosanitaires.
« Nous avons choisi ce sujet pour vous aujourd’hui parce que nous savons que c’est une problématique qui va tous nous toucher et entraîner des difficultés pour la poursuite de notre activité. Tout nous porte à croire que la volonté du gouvernement est de nous pousser à faire du bio avec les prix du conventionnel puisque nous avons de moins en moins de produits homologués. », a expliqué Émilie Vandierendonck en introduction de l’intervention.
Une déclaration parfaitement justifiée par les circonstances puisqu’à ce jour, 75 substances sont en passe de disparaître, soit un total de 1353 autorisations de mise sur le marché (AMM) pour les grandes cultures.
Or, pour la Coordination Rurale, il ne peut pas y avoir de suppression de produits phytosanitaires en laissant les agriculteurs dans des impasses techniques. L’État finance à hauteur de 146 millions d’euros les instituts techniques, notamment pour la recherche d’alternatives pour l’année 2024, mais cela n’est pas suffisant pour les agriculteurs qui voient planer au-dessus d’eux les annonces de suppressions de molécules.
« En ce moment, c’est le tour du flufénacet alors que beaucoup d’agriculteurs l’utilisent. Nous n’avons pas d’alternative, et même si elle était en phase d’homologation, les lenteurs administratives de l’ANSES nous laisserons à coup sûr sans solution » commente la présidente de la CR 77.
Cette présentation confirme les nombreuses doléances de la Coordination Rurale en ce qui concerne la volonté du gouvernement d’interdire l’utilisation des produits phytosanitaires pour les travaux agricoles.
Il est en effet inconcevable de prévoir cette interdiction sans alternatives viables pour les agriculteurs. La CR réclame de longue date que de telles décisions se basent sur des données objectives et scientifiquement prouvées, via une étude économique fiable sur la dangerosité des solutions de substitution, qu’elles soient techniques ou chimiques. Aussi, le retrait des molécules doit être décidé par des scientifiques indépendants, et non par des politiques.
Les agriculteurs ne sont pas dupes : si ces solutions de substitution aux produits phytosanitaires se révèlent effectives et non-dangereuses pour la santé des êtres humains, encore faut-il que ces mêmes solutions démontrent leur pleine efficacité pour les travaux du monde agricole.
Plus d’informations sur le sujet :
https://www.coordinationrurale.fr/nos-revendications/produits-phytopharmaceutiques-ppp/