La CR de Seine-et-Marne tenait son AG le mardi 2 février à Clos Fontaine. Dans la matinée, un débat avec la MSA a suivi la partie statutaire, qui a consacré une division par deux du montant des cotisations 2016! Durant l'après-midi, Matthieu Archambeaud (agronome, revue TCS) est intervenu sur le thème du sol, du carbone et de l'eau.

En 2016, division par deux du montant des cotisations !

Dans un contexte de crise touchant toutes les productions agricoles, le Conseil d’Administration de la CR de Seine-et-Marne a décidé, le 18 janvier 2016, de diviser le montant de la cotisation syndicale par deux (bulletin d’adhésion à télécharger ici).

Cette évolution a été présentée et validée par les membres de l’Assemblée Générale.

La CR77 souhaite ainsi envoyer un signal fort aux adhérents, en espérant que d’autres structures et organismes para-agricoles suivront cet exemple : Organisations Professionnelles Agricoles, FranceAgriMer, coopératives et négoces, banques, assurances, CVO sur les productions, centres de comptabilité, interprofessions, administrations…

 

Jean-Stéphane Augros (MSA IDF) : une présentation qui tourne court pour laisser la place au débat

Le sous-directeur de la MSA d'Ile-de-France a présenté la Déclaration sociale nominative (DSN). Certains agriculteurs y voient une simplification, mais cela nécessite un logiciel de paye DSN-compatible (1 000 à 1 500 euros, plus maintenance annuelle et formation par le prestataire). Cependant, les logiciels actuels pourront être mis à jour par les éditeurs.

Il a aussi présenté le Titre emploi agricole simplifié (TESA).

Mais rapidement, le débat a porté sur tout ce qui ne fonctionne pas à la MSA.

Monsieur Augros nous a par ailleurs rappelé certaines informations utiles. Cela n'est pas connu mais la MSA peut prendre en charge les investissements d'ergonomie sur l'exploitation, dans la limite de 3 000 euros. Par exemple, marche-pied pour éviter les chutes de hauteur.

Peu connue également est l'obligation pour les salariés de renvoyer son arrêt maladie à la MSA dans les 48 heures, sous peine de réfaction de 50 % des indemnités journalières. Même chose pour les agriculteurs mais le délai est plus long : 96 heures (4 jours). Le délai de carence est de 7 jours.

En cas de difficulté de paiement de ses cotisations MSA, il existe 3 voies :

  1. le recours amiable (une enveloppe de 650 000 euros sur l'Île-de-France qui a été presque entièrement consommée) ;
  2. le plan de paiement, sur la part salariale ;
  3. le dispositif agridiff : remise de cotisations, après analyse financière sur 3 ans réalisée par la MSA et passage en CDOA qui se prononce sur la viabilité de l'exploitation.

Matthieu Archambeaud : pour stocker du carbone, il faut de l'azote !

L'après-midi était consacré à la réflexion agronomique, avec une intervention intitulée : "Sol, fertilité, carbone et eau" (cliquez ici).

Pour qu'un sol puisse stocker du carbone, il faut également lui apporter de l'azote, qui dope l'activité biologique. Azote et carbone fonctionnent de concert.

Chercher à réduire l'apport d'azote, tout en cherchant à stocker du carbone, constitue une équation agronomique impossible. Par exemple, un couvert constitué d'au moins 50 % de légumineuses apporte au sol l'azote nécessaire, y évitant ainsi la dégradation de carbone.

Pour un maximum d'efficacité des couverts végétaux, il convient de réviser les programmes d'action de la directive nitrates afin que leur fertilisation soit permise (de l'ordre de 20 à 50 unités pour établir la culture). De beaux couverts sont ainsi plus couvrants, limitent la prolifération d'adventices, et donc le recours aux herbicides.

Durant l'été, si les couverts implantés manquent d'eau, ils manquent aussi et surtout d'azote. Les couverts montent d'ailleurs plus rapidement à graine lorsqu'il n'y a pas d'apport d'azote. Il s'agit là du prochain verrou de la réglementation à faire sauter, après celui de l'impossibilité d'intégrer des légumineuses aux couverts.

Le taux de matière organique dans le sol n'est pas une fin en soi. C'est la dynamique du cycle du carbone qui compte. En principe, il faut 10 ou 15 ans pour regagner un point de matière organique dans le sol. Si la hausse est plus rapide, cela signifie que le carbone accumulé n'est pas intégré au sol. La méthanisation doit aussi être développée en grandes cultures, à partir de cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE), implantées entre deux cultures alimentaires (un maïs ou un tournesol implanté entre un blé et une orge). A la différence du modèle allemand, il n'y a pas de concurrence entre les usages alimentaire et énergétique et le digestat constitue une source d'engrais organique dans des zones céréalières qui en sont en principe dépourvues (voir à ce sujet l'initiative du Groupement régional des centres d'études techniques agricoles d'Ile-de-France). Les sols contiennent beaucoup d'eau et, avec la végétation agricole, ils ont l'effet d'un climatiseur local (en comparaison avec les milieux artificialisés) par la constitution d'un cycle de l'eau local, amortissant les effets du cycle global de l'eau, plus brutal (une culture de céréales fait pleuvoir 225 mm localement, d'après un calcul de Matthieu Archambeaud), un aménagement raisonné du milieu agricole ralentit les flux d'eau et crée un effet tampon.

Voir à ce sujet cette publication : Water for the Recovery of the Climate - A New Water Paradigm :

http://www.waterparadigm.org/download/Water_for_the_Recovery_of_the_Climate_A_New_Water_Paradigm.pdf

Bulletin d'adhésion 2016 à la CR77 Diaporama de M. Archambeaud

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