Le 30 mars dernier, des fonctionnaires de la Direction de la protection des populations, assistés de bénévoles de la fondation Brigitte Bardot, sont intervenus sur une ferme dans un village du Tardenois (dans l’Aisne). Ceci à la suite d’une décision de justice qui exigeait l’enlèvement de bovins pour mauvais traitement, et notamment malnutrition.
La gendarmerie indique que sur les quelque soixante-dix bovins, un peu plus de la moitié a été transportée dans une ferme d’accueil, en Seine-Maritime.
Nous saluons le sauvetage de ces animaux, mais nous ne pouvons nous empêcher de nous interroger sur les facteurs qui ont conduit à cette situation.
Non, un éleveur ne maltraite pas ses animaux : ils incarnent à la fois sa passion et son travail ! Lorsque des animaux d’élevage vont mal, c’est bien souvent le signe que l’exploitation agricole entière souffre et que l’éleveur va mal lui-même... En élevage, dans la majorité des cas, c’est une situation économique extrêmement difficile qui mène à la malnutrition du troupeau. Attention, nous ne cherchons pas à légitimer la maltraitance animale dans les élevages, mais à comprendre les facteurs qui entraînent l’éleveur dans un tel cercle vicieux désastreux et destructeur.
Cela fait désormais plusieurs années que les éleveurs n’arrivent pas à vivre dignement de leur métier. Les exigences sont de plus en plus grandes et la rémunération est de plus en plus basse… L’exemple de la ferme du Tardenois est un signal d’alerte de plus : pour produire dans de bonnes conditions, il faut que l’éleveur soit rémunéré dignement ! Cela doit passer par des prix rémunérateurs !
Avec une profession qui connaît 2 suicides par jour, cela fait trop longtemps que la politique agricole menée en France maltraite nos agriculteurs et particulièrement nos éleveurs… Cette semaine, la protection des populations de l’Aisne et les bénévoles de la fondation Brigitte Bardot ont sauvé des animaux, qui sauvera nos éleveurs ?