Le vendredi 21 janvier 2022, le député Grégory Besson Moreau à organisé un débat avec des acteurs du monde agricole dans le but de répondre à la question suivante : « quel avenir pour l’agriculture française ».

Ont participé à ce débat :

Le Ministre de l’Agriculture, Julien Denormandie

La Président FNSEA, Christiane Lambert

Le Président de Lactalis, Emmanuel Besnier

Le PDG de système U, Dominique Schelcher

La Coordination Rurale du Grand Est, par l’intermédiaire de ses représentants de la CR 08, CR 10, CR 52 et CR 54, était présente afin de demander aux acteurs de ce débat des actions concrètes pour les agriculteurs.

Christophe Sichnknecht CR 10 et Julien Denormandie À gauche, Christine Sichnknecht (Président CR 110-FIDDA) et à droite, Julien Denormandie (ministre de l’Agriculture)  

Une prise de parole de la Coordination Rurale

La Coordination Rurale du Grand Est, par la voix de Christophe Sichnknecht a pu interpeller le Ministre afin de défendre notre position pour une agriculture qui rémunère les producteurs. Voici un compte rendu de sa prise de parole :

« Monsieur le Ministre,

Je ne doute pas de votre volonté de défendre le monde agricole. Mais il vous faut reconnaître que vous êtes dans une position d’équilibriste, par définition instable, puisque, dans votre portefeuille, vous portez, à la fois, l’agriculture et l’alimentation dont les représentants sont souvent en opposition.

L’échec de certaines dispositions d’Egalim ou les difficultés de mise en œuvre pour Egalim2 en témoignent.

Cette situation d’équilibre instable se retrouve dans le gouvernement auquel vous appartenez, entre les positions électoralistes défendues par votre collègue de l’environnement dans le cadre de déclarations récentes et vos propres propos, souvent réitérés, de défendre un certain modèle agricole. Ce modèle même que les écologistes et que Mme la Ministre Pompili ne cessent de dénoncer.

Puisque la règle du jeu limite notre questionnement, cela m’amène à vous préciser 3 points :

Premier point : la réciprocité des normes concernant les produits phytosanitaires

Pouvez-vous nous assurer que vous ne mettrez pas en cause le recours à certaines molécules tant que celles-ci pourront se retrouver dans des productions importées ?

Vous ne pouvez pas nous priver des paramètres qui concourent à notre compétitivité si nos concurrents ont l’usage de ces paramètres.

Second point : la neutralité carbone dans le Green Deal 2050

Plus que quiconque, nous agriculteurs, sommes confrontés dans l’immédiat aux conséquences du réchauffement climatique.

Je comprends, nous pouvons comprendre, une volonté de réduire l’empreinte carbone et les gaz à effet de serre. Mais pouvez-vous nous expliquer pourquoi vous ne soutenez qu’une politique de taxation alors que nos efforts dans la réduction en matière de C02 ne sont pas pris en compte.

Pour vous citer un exemple personnel, prenons une de mes pratiques agricoles : je stocke 150 tonnes de C02 pour lesquelles je ne perçois aucune rémunération ou subvention alors que nos taxes sur les engrais ne cessent d’augmenter.

Troisième point : la nécessité d’un prix rémunérateur

Pour terminer mon intervention, je reviens au titre de cette soirée : « De la Fourche à la Fourchette ». Je me place du côté de la fourche dont vous savez qu’elle peut être symbole de colère.

C’est le cas de nombreux agriculteurs qui constatent, année après année, que les promesses sur l’amélioration de leur revenu restent lettre morte.

Certes, les discussions s’ouvrent, mais les coûts de production réels auxquels nous sommes confrontés tels que les coûts des intrants, des énergies, des Taxes ou encore la MSA, rendent obsolètes ces discussions avant même qu’elles ne soient conclues.

Une grande partie des agriculteurs, notamment les éleveurs, ne s'y retrouvent pas au moment de l’addition.

Je souhaite maintenant savoir comment allez vous enfin assurez un prix rémunérateur pour chacune de nos productions, composantes essentielles de notre souveraineté alimentaire.

Merci Monsieur le ministre »

 

Un ministre de l’Agriculture à l’écoute de nos propositions

Suite à nos questions, le ministre de l’Agriculture a affirmé se positionner en notre faveur sur certains points.

Ainsi, comme nous, il défend une réciprocité des politiques normatives et réglementaires avec nos partenaires et concurrents.

Il est d’ailleurs bien au fait de la limite d’une compétitivité sur les coûts qu’il est difficile de maintenir tant qu’il y aura une distorsion de concurrence.

Ces points rejoignent les positions que défend la Coordination Rurale depuis des années. Outre des paroles, la Coordination Rurale attend maintenant des actions concrètes de la part du gouvernement et non des promesses qui ne seront pas tenues en vue des présidentielles.

  élu CR Grand Est et Julien Denormandie Les différents élus de la CR Grand Est avec le ministre de l’Agriculture

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