La dernière réunion du comité départemental Grands Carnivores qui s’est tenue jeudi 19 janvier dernier à la préfecture de la Haute-Marne apporte des débuts de réponse quant à la problématique du loup sur ce territoire, particulièrement prisé du carnivore depuis de nombreuses années. Représentée par son référent loup, Dominique Muller, la Coordination Rurale a appris que le canton de Poissons passerait en cercle 1, ce qui signifie qu’y ont été constatées une ou plusieurs fois au cours des deux dernières années des attaques de loup sur le cheptel domestique des agriculteurs haut-marnais.

Une décision sourde à nos revendications

Il s’agit d’une victoire en demi-teinte pour la Coordination Rurale de la Haute-Marne étant donné nos revendications depuis un an sur le sujet. Pour rappel, les exploitants agricoles demandaient à réviser les conditions d’éligibilité des élevages pouvant bénéficier des aides du cercle 1 afin que l’ensemble des victimes de prédation soient prises en compte sur le canton.

Au moment de la dernière réunion courant octobre, la Coordination Rurale de la Haute-Marne avait donc refusé la proposition de la préfecture car les adhérents de la CR 52, n’exploitant pas d’élevages dits « professionnels », ne pouvaient satisfaire aux conditions d’indemnisation imposées par le comité. Face à l’inaction de l’administration sur le sujet du loup, les éleveurs de tous bords syndicaux s’étaient alors unis lors d’une manifestation devant la préfecture de la Haute-Marne en novembre dernier afin de dénoncer le nombre d’attaques qui ne fait que croître dans l’indifférence la plus totale.

action loup CR52

La Haute-Marne manifestait déjà en novembre dernier

Un soutien avant tout financier

Bien que la préfecture n’ait pas satisfait à notre demande, le passage en cerclage 1 permettra tout de même d’indemniser tous les exploitants concernés au sein de la CR 52 puisque ce territoire ne recense désormais que des élevages qualifiés de « professionnels ».

Depuis 2020, la CR 52 réclamait en effet davantage de soutien financier de la part du département afin de faire face au fléau que représente le loup sur le territoire. Sur ce point, les différents représentants de syndicats concernés semblent avoir été entendus. Le passage en cerclage 1 aura notamment pour conséquences :

• la prise en charge de frais de gardiennage jusqu’à 30 000€

• la prise en charge de l’installation de clôtures jusqu’à 35 000€

• la dotation canine et la prise en charge des frais vétérinaires à hauteur de 375€/chien

Mais le loup continue de rôder…

Ces mesures s’avèrent plus que nécessaires alors que « le nombre de communes concernées a triplé ces derniers mois et qu’entre 20 et 25 brebis ont déjà été tuées depuis le 1er janvier en Haute-Marne » alerte Dominique Muller. Pour lui, l’absence d’actions concrètes de la part du département est devenue très dangereuse pour les exploitations agricoles du secteur : « Le loup va rester jusqu’à ce que se forme une meute ».

Au vu de la progression rapide du loup en Haute-Marne, la teneur des échanges lors du comité sur les grands carnivores n’a pas de quoi surprendre Dominique Muller : « Les trois quarts du département risquent de passer en cercle 2 », une zone qui devra alors multiplier les actions de prévention des éventuels actes de prédation.

Et maintenant ?

La Coordination Rurale surveille avec beaucoup d’attention la situation et garde un œil grand ouvert sur la prochaine réunion de travail qui aura lieu au mois de février en présence de la Direction départementale des Territoires, de l’OFB et du groupe sentinelle, composé de tous les professionnels du secteur concernés par la présence du loup en Haute-Marne.

Cette réunion nous permettra d’abord d’exiger de l’Office français de la Biodiversité qu’il prenne position sur le sujet afin de nous sentir réellement entendus dans les discussions sur la résolution du problème du loup.

Enfin, la Coordination Rurale tient à rappeler que la codification en cerclages et les mesures financières ne peuvent qu’être temporaires et ne constituent en aucun cas des solutions pérennes qui permettraient de faire cesser les attaques sur nos exploitations.

La menace du loup sur nos élevages est trop importante pour que nous ne soyons pas entendus et défendus !

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