Si la plupart des personnes ont retenu de la crise sanitaire les restrictions de déplacement et les gestes barrières qui doivent être respectées, peu ont eu connaissance de l’explosion du coût des matières premières qu’a engendré la situation sanitaire notamment dans le secteur agricole. Restrictions, déplacements limités, gestes barrières exigeants, voilà ce que retiendront la plupart de cette crise sanitaire inédite. Pour le secteur agricole, le vrai coup dur, c’est l’explosion du coût des matières premières.

GNR, intrants, engrais azoté… Tout augmente !

Aujourd’hui, tous les exploitants agricoles font face à une augmentation des charges, que ce soit pour le GNR, les produits phytosanitaires, le machinisme agricole… Le plus impressionnant, ce sont les engrais azotés dont certains ont vu leur prix tripler par rapport à l’année dernière ! Comme toutes les matières premières, les céréales ont aussi vu leur prix grimper, mais dans une moindre mesure que pour les charges que doivent supporter les exploitations agricoles. Nous sommes donc dans une situation précaire où les fermes les plus en difficulté financière sont dans une impasse.

Une situation géopolitique mondiale qui laisse craindre le pire

Alors que le conflit en Ukraine est à son point culminant, il est bon de rappeler que la France est largement dépendante du gaz produit en Russie qui sert notamment à permettre la production d’engrais azotés. Un arrêt total de ces importants pourrait avoir des conséquences dramatiques pour les agriculteurs qui verront alors une implosion des prix des engrais azotés rendant impossible son achat. Tous les voyants sont donc au rouge pour l’instant quant à la résolution des coûts en agriculture.

La Coordination Rurale a écrit au ministre de l’Agriculture pour la résolution de cette crise

Dans ce contexte tendu, la Coordination Rurale a fait le choix d’écrire au ministre de l’Agriculture afin de lui faire part de cette situation préoccupante. Elle est ainsi force de proposition et demande la mise en place d’un fond d’urgence destiné à permettre aux agriculteurs en difficulté de se couvrir en intrants et ainsi d’assurer leurs récoltes à venir. L’objectif est aussi d’aider ceux qui souhaitent se réorienter vers d’autres filières, se retrouvant dans une impasse, d’avoir accès à un fond financier de se réorienter vers d’autres filières. La Coordination Rurale attend maintenant une réponse rapide et positive du ministère afin de sortir de cette crise.

À quand une rémunération juste de notre agriculture ?

Cette nouvelle crise montre bien que l’agriculture doit toujours faire face au même problème. Avec la mainmise des distributeurs et des transformateurs sur le prix, les agriculteurs n’ont pas leur mot à dire sur leur production et vendent à perte. « Il est inimaginable dans d’autres secteurs que l’on puisse vendre à perte alors pourquoi cela est-il la norme dans notre métier ? Nous, à la Coordination Rurale, défendons le même combat depuis notre création : l’agriculteur doit pouvoir vivre dignement de sa production. Cela veut dire que le prix de sa production doit couvrir les charges tout en lui permettant d’avoir une rémunération décente. Dans cette crise comme dans les suivantes, la Coordination Rurale sera là pour promouvoir ce droit que tout agriculteur se doit d’obtenir. » déclare fermement Arnaud Buat, Président de la Coordination Rurale de la Haute-Marne.

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