Hier, le président de la Coordination Rurale d'Île-de-France rencontrait Julien Denormandie lors de sa visite d'une exploitation betteravière de l'Essonne. Cette exploitation a été victime, comme tant d'autres, de la vague de froid qui a balayé la France la semaine dernière. Le ministre termine ainsi sa tournée des cultures détruites par le gel. Arboriculture, viticulture et grandes cultures : aucune n'est épargnée et, affirme le ministre, toutes seront soutenues.

Julien Denormandie a qualifié cet épisode de gel de "plus grande catastrophe agronomique du début du XXIe siècle". Les assurances et le fonds de calamités agricoles, dont le plafond est de 60 millions d'euros, ne suffiront pas à sauver les exploitants.

Un évènement exceptionnel appelant une réaction exceptionnelle, le ministère de l'Agriculture prévoit de déplafonner le fonds de calamités agricoles. Il travaille également à l'élaboration d'une nouvelle aide, qui se veut rapide, simple et pratique. Ce fonds exceptionnel aiderait tous les producteurs ayant subi des dégâts : qu'ils soient assurés ou non, que leurs cultures soient éligibles au fonds de calamités agricoles ou non.

La CR espère que le gouvernement sera à la hauteur du défi à relever. En effet, créer rapidement une aide qui soit à la fois juste et adaptée à chacun est complexe, pour ne pas dire impossible. Chaque culture a ses besoins propres. En grandes cultures, les producteurs nécessitent un soutien immédiat afin de réensemencer leurs parcelles. Chez les viticulteurs et les arboriculteurs, les dégâts se feront sentir plus tard, mais un soutien sera nécessaire dans la durée (plusieurs mois, voire plusieurs années).

 

Perspective

 

Si cet évènement est pour l'instant exceptionnel, des changements climatiques sont en cours et les épisodes de gel risquent de devenir de plus en plus imprévisibles. Quelle est la stratégie du gouvernement sur le long terme ?

Le ministre a expliqué que cette stratégie reposait sur trois piliers :

    1. Le Plan Climat, listant toutes les actions à réaliser afin de limiter l'emballement climatique ;
    2. Des méthodes de prévention et de protection des cultures : tours anti-gel, bougies, aspersion, etc. Cependant, certaines exploitations cumulant tous ces outils ont vu leurs cultures également détruites par le gel. La science a un rôle important à jouer dans la mise au point de techniques de prévention ;
    3. Une aide financière afin de soutenir les agriculteurs subissant des pertes.
 

Si l'urgence est d'apporter un soutien rapide aux producteurs, la prochaine étape est de développer cette stratégie. Il est nécessaire d'améliorer les performances agricoles en termes d'adaptation climatique.

La CR rappelle que cet incident, aussi dramatique soit-il, n'est qu'un problème parmi tant d'autres qui affaiblissent l'agriculture française.

Retrouvez l'interview de la présidente de la CR de Seine-et-Marne, où elle met en perspective cette vague de froid, en cliquant ici.

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