Dans un communiqué de presse publié en mars dernier, le groupe sucrier Tereos a annoncé la fermeture de son atelier de distillerie de Morains dans la Marne, qui emploie 26 personnes. Cette fermeture s’inscrit dans un projet de réorganisation de l’activité industrielle de Tereos en France, qui prévoit également la fermeture du site d’Escaudœuvres dans le Nord. Cette décision annoncée à la suite de l’interdiction prématurée des néonicotinoïdes a de quoi inquiéter fortement les producteurs.

Un impact certain sur les agriculteurs et la filière

La fermeture de l’atelier de distillerie de Morains va entraîner une baisse de la demande en betteraves sucrières qui représentent une part importante de la production agricole de la région. Cette baisse de la demande s’inscrit dans le cadre de l’absence de solutions pour protéger les cultures de betteraves de la jaunisse et va se traduire par une baisse des prix, à l’heure où les rendements sont particulièrement incertains. De plus, les agriculteurs qui s’étaient engagés au sein de la coopérative Tereos pour la fournir en betteraves sucrières vont devoir trouver de nouveaux débouchés pour leur production, ce qui n’est pas chose facile dans un marché déjà saturé.

Les mesures d’accompagnement laissent les agriculteurs dans le doute

Face à cette situation difficile, Tereos a annoncé la mise en place de mesures d’accompagnement pour les agriculteurs concernés. Selon le communiqué de presse, le groupe sucrier va travailler avec les coopératives agricoles locales pour aider les agriculteurs à trouver de nouveaux débouchés pour leur production de betteraves sucrières. De plus, Tereos va proposer des formations pour aider les agriculteurs à diversifier leur production et à s’adapter aux évolutions du marché.

Cette fermeture d’usine est un drame pour nos campagnes. Une de plus dirons certains, mais cette situation est, pour la CR, symptomatique d’une absence totale de souveraineté agricole et alimentaire.
La crise générée par l’interdiction des néonicotinoïdes n’est que la conséquence d’une absence totale de régulation des filières agricoles, et du « tout marché » imposé à marche forcée, particulièrement depuis la fin des quotas pour la production de betteraves.

La CR invite à nouveau l’ensemble des acteurs de la filière à réfléchir à une structuration du marché afin de sécuriser les planteurs, garantir des prix incitatifs et garantir des volumes tout en se préservant de la surproduction. Cette ambition est un prérequis indispensable à une pérennité de la filière.

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