La saison des moissons est maintenant terminée pour la plupart des agriculteurs. Marc Saumont est céréalier en agriculture de conservation des sols et représentant de la CR dans les groupes de travail sur la loi de l’assurance récolte. C’est en Haute-Saône que se trouve son exploitation, dans laquelle il nous reçoit pour évoquer ces moissons qui s’achèvent.

Une moisson globalement positive malgré des dégâts

« Cette saison a été totalement différente de celle de l’année passée, qui avait été particulièrement humide et compliquée. Les moissons de cette saison ont été globalement positives malgré des obstacles. Marquées par les aléas climatiques, elles ont été rythmées par plusieurs épisodes de grêle. Nous en avons subi un premier important au mois de juin où j’ai eu une perte sur ma production d’orge estimée à 60 % par les experts. Malgré tout, nous avons réussi à avoir du rendement sur les parcelles. Sur les autres récoltes, les pertes s’élèvent aux alentours de 5 %. Courant juillet, un second épisode de grêle a touché mes 30 hectares de blé, provoquant 26 % de sa perte. En plus de la grêle, la sécheresse est venue s’ajouter récemment. Nous ne pouvons pas anticiper les aléas climatiques, nous les subissons de plein fouet. La seule solution pour nous adapter et nous permettre de contrer ces changements est de semer des couverts et de ne pas travailler le sol. En période de forte sécheresse, cela laisse des résidus en surface ce qui permet aux sols de moins sécher et de les protéger davantage. D’ailleurs, c’est grâce à ce système que mes moissons ont été plutôt positives ; les rendements en colza sont bons, avec une bonne qualité pour le blé mais pour les orges, au vu des dégâts, le rendement a été moyen. Cela peut être un système plus résilient que d’autres en cas d’aléa de cette catégorie.

Une réforme en faveur des agriculteurs concernés

La CR a mené un travail sur la réforme de l’assurance récolte qui a abouti. Nous avons négocié au mieux pour obtenir de meilleures indemnités pour les agriculteurs. Il est en effet possible pour l’agriculteur de choisir la solution la plus favorable entre la moyenne olympique (moyenne des rendements réalisés au cours des cinq dernières années, en excluant la meilleure année et la pire année) et la moyenne triennale glissante. Ces dernières années, cette moyenne triennale a chuté, réduisant considérablement l'indemnité.

Des inquiétudes sur le contexte mondial

Tout de même, au vu du contexte mondial dans lequel l’agriculteur travaille, nous sommes inquiets. Les prix fluctuaient déjà à cause de la crise Covid mais, avec la guerre en Ukraine, les prix sont totalement différents. Que ce soit le prix des céréales, de la ferraille, des carburants ou encore des engrais, les charges s’élèvent et posent de réelles questions. Tous ses événements rendent notre travail assez compliqué au quotidien.»

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