Malgré les récentes pluies, les filières élevage et lait continuent de subir les conséquences de la sécheresse de cet été. En effet, les mois de juillet et août 2022 ont été les plus secs enregistrés en France depuis des décennies. Dans les Hauts-de-France, Agreste estime les déficits en eau à 60% et plus. Entre leurs charges qui explosent et leur production qui baisse, les éleveurs sont inquiets et ont du mal à sortir la tête de l’eau.

Dans les prairies, la saison de pâturage a été plus que déficitaire. Selon Agreste, la production des prairies est quant a elle inférieure de 31% à la période de référence (1998/2018).  Les éleveurs ont alors dû entamer leurs réserves de fourrages hivernales. De plus, certains n’ont pas pu réaliser leur deuxième coupe afin de pouvoir gonfler les stocks. Il manque des tonnes de fourrage par rapport à l’année précédente !

Pour combler le manque d’herbe, les agriculteurs se voient dans l’obligation d’acheter du maïs pour leurs bêtes, mais il ne faut pas oublier qu’à cela s’ajoute le coût de l’énergie et bien d’autres frais.

Des charges d’exploitations qui augmentent, et le prix du lait qui ne bouge pas !

Sophie Lenaerts, présidente de la Coordination Rurale de l’Oise réagit : « Il nous faut d’urgence un prix du lait harmonisé en France et en Europe, à savoir 500€ les 1000 litres plus 100€ de conséquence de surcoût de toutes nos charges, sinon nous ne répondons plus de l’avenir de la filière laitière française.Tout le système d achat du lait en France est un scandale. Nous sommes le deuxième pays le moins bien payé de l’UE derrière la Bulgarie. Bravo la filière pour ce podium ! Même l’OFPM dit que cela fait 12 ans au moins que nos prix ne couvrent pas les coûts de production. En plus cet organisme n’arrive pas à obtenir tous les chiffres de la filière. Il faut quoi encore pour que les politiques réagissent ? »

Devant le manque de solutions, l’inquiétude s’installe. Où cette situation va-t-elle mener les éleveurs ? La décapitalisation a déjà commencé. Devant le manque de propositions et d’amorce de solutions, la Coordination Rurale se demande jusqu’où l’État va s’investir pour empêcher l’élevage de disparaître.

 

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