Ils s’étaient donné rendez-vous le 20 avril à la salle des fêtes Gérard Perriot de Mennetou-sur-Cher pour rencontrer les nouveaux élus de la Coordination Rurale Union Nationale. Et ils sont venus en nombre. Une cinquantaine d’agriculteurs et agricultrices pour écouter la nouvelle présidente, Véronique LeFloc’h en distanciel, en présence de Sophie Lenaerts, Christian Convers, membres du Comité directeur et de Gabriel Trouvé, le nouveau directeur général du syndicat.

Les adhérents ont pu s’exprimer et poser les nombreuses questions qui leur tenaient à cœur depuis l’arrivée de la nouvelle équipe. Ainsi, différents thèmes ont été abordés permettant de faire un tour de toutes les spécialités et sujets d’actualités spécifiques à la région Centre : présentation d’un projet d’installation pour 4 jeunes, l’état de l’agriculture dans l’Indre, les manifestation, les services proposés par la CR37.

L’eau, véritable enjeu de société

Véronique le Floch a tenu à réaffirmer les positions nationales du syndicat à ce sujet : « Il y a de plus en plus d’études qui vont dans notre sens et qui montrent bien que les zones urbanisées impactent encore plus la ressource en eau que nos activités agricoles. Notre boulot paye. Les décideurs nous écoutent de plus en plus. Il y a une proposition de loi du Sénat sur le choc de compétitivité en faveur de la ferme France qui est en cours d’examen. »

La présidente de la Coordination Rurale Union Nationale est notamment intervenue au CESE sur le sujet de l’eau. « Les bassines, les retenues collinaires toutes ces choses là sont de plus en plus reconnues, constate t-elle. On avait raison et on avait tord d’avoir raison trop tôt ! »

Sainte-Soline : l’absence de la CR remise en question

Il a fallu ensuite répondre aux interrogations de l’assemblée quelque peu surprise de l’absence de notre syndicat à Sainte-Soline. Véronique Le Floc’h indique que la question de se rendre sur place s’est évidemment posée. Cependant, rester à l’écart face aux débordements annoncés a été l’option privilégiée. « On a bien vu que les caméras étaient tournées vers la casse et que la problématique de l’eau qui était le sujet initial de cette manifestation était mis de côté. Cependant, vous avez sûrement entendu de plus en plus de débats scientifiques qui justifiaient l’infondé des réserves», a déploré la présidente. « Nous n’y sommes pas allés cette fois-ci mais on aura certainement très vite une équipe pour les actions syndicales qui pourra être à l’écoute de tous ces projets et il faut de toute façon qu’on se remette à l’action ».

Le secrétaire général de la CRUN, Christian Convers a ajouté : « C’est toujours problématique d’aller dans des manifestations dans ces circonstances. En revanche, on a indiqué au ministre de l’Agriculture que c’était à lui d’aller expliquer qu’il y avait des études scientifiques qui ont validé ces projets et que les agriculteurs ne sont pas en train de voler l’eau. Nous pensons que c’était à lui de faire la tournée des médias pour expliquer la situation et non au ministre de l’Intérieur qu’on a vu en boucle sur les plateaux ! » 

Si les adhérents présents ont compris la position des élus et leur volonté de ne pas se mettre en danger au premier plan, certains d’entre-eux ont regretté toutefois de ne pas s’être rendus sur place même en restant en retrait. Selon ces adhérents, il aurait fallu s’exprimer dans la presse, clarifier les choses en disant la vérité comme la CR l’a toujours fait, en rappelant, dans ce cas précis, que les bassines de ce département ont été remplies conformément aux dispositions légales et que les arrêtés préfectoraux ont étés respectés.

Opinion partagée par Edouard Legras, président de la CR41  : « La Coordination Rurale aurait dû être présente à Sainte-Soline rien que pour soutenir les agriculteurs qui ont été agressés. Notre présence aurait soutenu moralement les agriculteurs car aujourd’hui, ils sont seuls. »

Un soutien moral qu’il entend dispenser en premier lieu dans le Loir-et-Cher.

Edouard Legras a en effet rappelé que la moitié de son département était concerné par le zonage Natura 2000 qui maintient les exploitants dans l’incertitude. Les élus nationaux ont annoncé que le service Études de la CR travaille à la constitution d’un dossier avec la présentation de toutes les conséquences possibles au niveau des exploitations et des secteurs. Dossier destiné à être porté au niveau du ministère de la Transition écologique dans un premier puis devant les instances européennes.

Pour finir, le contexte tendu suite à la réforme des retraites récemment adoptée a permis aux échanges de s’achever sur le rappel de positions syndicales fortes comme la revalorisation des retraites à 100% du SMIC net pour tous les agriculteurs qui ont cotisé une carrière complète quels que soient leurs revenus, la TVA sociale ou encore l’instauration d’un revenu minimal insaisissable.

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