Le 23 mai 2024, une quarantaine d’adhérents de la Coordination Rurale du Loiret se sont réunis à Chilleurs-aux-Bois pour leur Assemblée Générale annuelle.
Véronique Le Floc’h, présidente de la Coordination Rurale, est intervenue en visioconférence pour aborder les principales revendications du syndicat, particulièrement en lien avec la loi d’orientation agricole. Elle a souligné une absence cruciale dans cette loi : le terme « revenu », élément pourtant essentiel pour attirer les nouvelles générations vers les métiers agricoles. La présidente a réaffirmé la nécessité de prix justes plutôt que de primes, un message central pour les agriculteurs. Elle a également abordé la proposition de loi visant à créer un groupement foncier agricole d’investissement (GFAI). Pour rappel, la Coordination Rurale s’oppose fermement à cette initiative, perçue comme une tentative de financiarisation du foncier agricole par l’agrobusiness. La commission de l’Assemblée nationale a heureusement supprimé l’essentiel de ce dispositif, une victoire pour notre syndicat. Cependant, si le GFAI est réintroduit par le gouvernement au Sénat, la Coordination Rurale se positionnera contre l’adoption globale de la loi d’orientation agricole.
Présence des Députés
Tous les députés avaient été invités à l’Assemblée Générale, mais la plupart ont décliné l’invitation en raison de contraintes d’agenda. Cependant les députés Mathilde Paris et Thomas Ménagé, représentant respectivement le Giennois et le Montargois, sont venus écouter Véronique Le Floc’h qui déplorait l’absence de thématiques agricoles dans les programmes des candidats aux élections européennes.
Mathilde Paris a pris la parole pour souligner les défis liés à la transmission des exploitations agricoles, insistant sur le fait qu’il est impératif de garantir un revenu décent pour les agriculteurs. Elle a critiqué la loi d’orientation agricole, estimant qu’elle ne prévoit aucune mesure concrète pour assurer un revenu stable ni pour lutter contre la concurrence déloyale. Selon elle, il incombe à l’Europe de réguler les coûts, mis à mal par la suppression des droits de douane sur les céréales européennes. Elle a également dénoncé le manque de volonté du gouvernement à protéger les agriculteurs.
Thomas Ménagé, quant à lui, a rappelé que les mouvements liés à la crise agricole ont souvent été initiés par la Coordination Rurale. Il a condamné la superposition des normes imposées par le gouvernement et a exprimé ses doutes quant à la pertinence de créer un nouveau diplôme de bachelor pour les agriculteurs, estimant cette initiative « à côté de la plaque ». Monsieur Ménagé craint que les agriculteurs doivent se mobiliser de nouveau pour se faire entendre.