« La Commission européenne (ré)autorise la vente de farines animales pour l’alimentation des porcs et des volailles sous le nom de protéines animales ». Voilà ce que l’on peut lire depuis fin août dans les médias. Protéines animales ou PAT (Protéines animales transformées), sont les termes pour désigner les farines animales, dans le but de ne pas effrayer le consommateur et de le tromper une nouvelle fois.

Un retour en arrière

Alors que les farines animales avaient été interdites à la commercialisation depuis la crise de la vache folle (ESB), elles sont de retour sur le marché. Aurélie Hallain et Philippe Ribault, vice-présidents de la Coordination Rurale d’Eure-et-Loir, sont vraiment désolés de retrouver des farines de cadavres d’animaux dans l’alimentation : « De toute évidence, l’ESB (Encéphalopathie spongiforme bovine) d’il y a 30 ans ne leur a pas servi de leçon ! »

« Ils peuvent faire ce qu’ils veulent des farines animales, mais surtout pas de les replacer dans l’alimentation. Dans une société civilisée, nous ne mangeons pas des cendres de cadavres. Il doit toujours y avoir la possibilité de les utiliser dans des cimenteries par exemple », s’indigne Philippe Ribault.

L’UE affirme qu’il y aura un triage entre animaux malades et animaux sains pour qu’il n’y ait pas de risque prion. Le vice-président de la CR 28 conteste : « Lorsque les animaux sont sains, ils sont amenés vivants à l’abatage. Ce sont généralement les animaux malades qui sont conduits à l’équarrissage ». Il doute donc que ce triage soit réellement réalisable.

D'autres alternatives ?

Les vice-présidents condamnent cette réintroduction : « Toutes les bonnes propositions de la Coordination Rurale depuis notre création en 1992, comme le rééquilibrage des productions en faveur des oléoprotéagineux par exemple, ont jusque là été de cuisants échecs et la pire idée que l’on pouvait trouver, vient d’être acceptée et mise en place, principalement pour des raisons économiques. Les farines animales sont moins chères que l’importation du soja, mais il existe pourtant d’autres solutions comme la déshydratation de la luzerne, la production française de soja, et la production de féveroles. »

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