Après un premier cas à Combourg (Ille-et-Vilaine), c’est au tour du Morbihan de découvrir un deuxième foyer d’influenza aviaire hautement pathogène, dans un élevage de Camoël.
C’est dans un élevage de 4 650 dindes qu’a été découvert un foyer de grippe aviaire, une semaine après la découverte d’un foyer en Ille-et-Vilaine. Les deux zones sont aujourd’hui sous surveillance et les mouvements de volailles y sont interdits.
La Coordination rurale apporte son soutien aux éleveurs impactés et à l’ensemble de la filière.
Et pendant ce temps, l’État véhicule le virus de la colère au sein des éleveurs de volailles
La Coordination Rurale (CR) constate avec colère que l’État a décidé de réduire la prise en charge de la vaccination IAHP à hauteur de 70 % contre 85 % pour la campagne précédente, sans consulter l’ensemble des organisations professionnelles agricoles.
La CR demande au gouvernement de reconsidérer sa position en maintenant une prise en charge à hauteur de 85 % de la vaccination, car les éleveurs demeurent très fragiles économiquement.
Le Ministre de l’Économie avait promis le maintien à 85% lors d'un déplacement dans le Gers le 27 juin dernier. De plus, prétextant le contexte politique actuel, le ministre de l’Agriculture limite cette prise en charge uniquement aux trois premiers mois de la campagne. Les éleveurs de volaille ne peuvent être les victimes du vide politique national.
Dès les premiers épisodes de grippe aviaire que la France a connus, la CR a défendu la mise en place d’une vaccination d’ampleur, et force est de constater que des années après, il s’agissait de la bonne stratégie à adopter au regard du nombre limité de foyers déclarés lors de la dernière période à risque.
Pour autant, cette vaccination, qui vise à protéger l’ensemble des élevages de volaille, mais également toutes les filières avicoles, et par conséquence un pan non négligeable de l’économie française, ne doit pas être supportée uniquement par les éleveurs de canards qui la mettent en œuvre dans l’intérêt commun. « Nous ne pouvons pas subir une nouvelle hausse de nos charges dans le contexte actuel. La baisse de la prise en charge de l’État va doubler pour nous le coût de la vaccination, alors que les prix de vente risquent de baisser faute d’une saine régulation de la production. Je suis très inquiet pour la fin de l’année. Au regard des indicateurs à notre disposition, nous pourrions connaître la même crise qu'en 2013 », déplore Philippe Soules, éleveur dans le Gers.