Les agriculteurs de la Coordination Rurale ont mené une série d’actions symboliques en Saône-et-Loire dans le Territoire de Belfort et en Haute-Saône pour dénoncer une situation jugée insupportable et exiger des réponses des pouvoirs publics. De la sous-préfecture d’Autun aux locaux de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) à Noidans-lès-Vesoul, les membres de la Coordination Rurale ont affiché leur colère et leurs revendications, notamment contre les contraintes administratives, les accords de libre-échange, et la gestion des loups.
Pression Administrative et Inégalités Croissantes
La Coordination Rurale dénonce la « paralysie » causée par les lourdeurs administratives qui étouffent les agriculteurs. Nous sommes submergés par des obligations administratives si lourdes qu’il devient impossible pour de petites exploitations de survivre sans moyens colossaux en gestion juridique et administrative. En résulte une agriculture où seules les plus grandes exploitations peuvent s’en sortir, laissant les petits producteurs sans solutions face à la complexité réglementaire et aux contraintes économiques.
Le Loup et la Sécurité des Troupeaux : Un Défi Permanent
Parmi les doléances, la question du loup, devenu un véritable fléau pour les éleveurs, prend une place centrale. En Saône-et-Loire, plus de 300 animaux ont été victimes du loup l’an dernier, et cette prédation ne concerne plus seulement les moutons, mais également les bovins et même les chevaux. La CR réclame une révision de la Convention de Berne pour permettre une gestion plus souple et adaptée aux réalités locales, afin que les éleveurs puissent protéger efficacement leurs troupeaux dans des zones de bocage particulièrement vulnérables.
Accords de Libre-Échange : Des Menaces pour l’Agriculture Locale
Les slogans contre le Mercosur et les tags déposés sur les bâtiments rappellent aussi l’opposition ferme de la Coordination Rurale aux accords de libre-échange qui pénalisent les agriculteurs français face à une concurrence étrangère peu encadrée. Pour la CR, il est inacceptable que des produits étrangers non soumis aux mêmes normes sanitaires et environnementales inondent le marché, menaçant l’équilibre économique des exploitations françaises.
Barricadage des Locaux de l’OFB : Trop de Répression, Pas Assez de Dialogue
Les tensions avec l’Office Français de la Biodiversité (OFB) se sont intensifiées, les agriculteurs dénonçant une attitude jugée répressive de l’organisme. Une dizaine de membres de la CR ont symboliquement barricadé les locaux de l’OFB à Noidans-lès-Vesoul, pour protester contre les contrôles qu’ils estiment trop rigides et déconnectés de la réalité du terrain. Florian Dirand, figure de la mobilisation en Haute-Saône, a souligné le manque de pédagogie et le sentiment d’intrusion ressenti par les agriculteurs face à des contrôles de plus en plus contraignants. « Les agents de l’OFB devraient être là pour soutenir les agriculteurs, pas pour les pénaliser sans cesse », s’indigne-t-il.
Des Actions Symboliques, mais Déterminées
Ces opérations de bâchage et de barricadage témoignent d’un ras-le-bol profond et d’une volonté de se faire entendre face à des décisions politiques jugées injustes. La Coordination Rurale rappelle qu’aucune dégradation matérielle n’a été effectuée et qu’elle reste ouverte au dialogue, espérant des réponses concrètes. Cependant, le mouvement pourrait s’intensifier dès le 15 novembre si les revendications des agriculteurs continuent d’être ignorées.
