Fin 2022, avec la suspension européenne du phosmet – qui, rappelons le, a été utilisé pendant plus de vingt-cinq ans sans susciter la moindre alerte sanitaire – l’ensemble des producteurs de cerise se trouvent aujourd’hui dans une impasse.

Avec cette décision, il devient impossible aux arboriculteurs de lutter efficacement contre la drosophila suzukii. Contrairement aux autres mouches qui pondent dans des fruits très mûrs, mous ou abîmés, suzukii est capable de pondre dans des fruits sains, avant leur maturation. La femelle est en effet munie d’un ovipositeur sclérifié (en dents de scie) qui lui permet de pondre dans des fruits fermes : ils deviennent alors véreux, peuvent subir des contaminations secondaires et sont impropres à la commercialisation.

Au début de l’invasion, en 2011, les arboriculteurs disposaient d’un moyen de lutte contre ce ravageur importé : le diméthoate, capable de détruire les adultes et leurs larves. Cet insecticide, qui était déjà dans le collimateur de l’Anses depuis quelque temps, a été interdit en 2016… ce qui n’a pas manqué de générer l’indignation de la CR AURA, puisque la France et l’Europe ont continué d’importer des cerises traitées.

La production de cerises, déjà fragilisée par les aléas climatiques à répétition, est désormais mise à mal par l’absence totale de solution fiable et économiquement viable. Sans alternative, c’est toute la filière qui est menacée… avec le risque d’une perte totale de récolte si aucune mesure cohérente de lutte n’est mise en place rapidement !

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