Avec les rats taupiers, il faut jouer collectif et la CR15 l’a bien compris. Lutte chimique ou naturelle, les élus de la CR15 ne ferment aucune porte dans la lutte contre les dégâts causés par les rats taupiers. Après avoir demandé une dérogation pour une application mécanique du Ratron GW, les élus de la CR15 ont souhaité rencontrer M. PICARD et M. SEMETEYS, respectivement président et directeur de la Fédération départementale des chasseurs pour échanger sur une nouvelle piste.

Comme l’évoque Sylvie BONNET, 1ère vice-présidente de la CR15 : «il ne  faut plus nous contenter de constater mais agir en mettant tout en oeuvre pour lutter efficacement contre les rats taupiers, que ce soit par les produits chimiques ou en favorisant la présence de prédateurs naturels tels que la fouine, la belette ou les hermines. Au quotidien sur le terrain, on constate que contrairement aux idées reçues, là où il y a des renards, la population de rats taupiers ne diminue pas. Le renard a tendance à consommer des rongeurs plutôt exclus de la population des rats taupiers notamment les individus porteurs de maladies. Cela contribue à maintenir en place les individus sains. A l’inverse, là où il y a des hermines, il y a peu de rats taupiers.  »

En effet, ces mustélidés se nourrissent à plus de 90 % de rongeurs. Ainsi, il serait intéressant de capturer des hermines sur des territoires ayant une faible population de campagnols pour les introduire sur des territoires subissant une forte pression. Bien que cette espèce soit protégée, une dérogation peut permettre de réaliser cette opération. Ce qui constituerait peut-être un début de réponse plus écologique face aux rats taupiers ! M. PICARD admet effectivement que cette piste est intéressante mais difficile à mettre en place. L’association des piégeurs serait plus à même de travailler sur cette question. Tout reste à faire mais avec de la bonne volonté rien n’est insurmontable.

Autre sujet qui inquiète les éleveurs, la tuberculose. Une recrudescence de tuberculose a été constatée chez les bovins en France ces derniers mois. La bactérie à l’origine de l’infection (Mycobacterium bovis) peut, dans certaines conditions démographiques et environnementales, se développer et se maintenir dans les populations sauvages, qui peuvent alors constituer un réservoir primaire de l’infection pour les bovins et/ou l’Homme.

Une cartographie des dégâts nécessaire

Dans ce contexte sanitaire très préoccupant, la CR15 souhaiterait que des autopsies et analyses soient effectuées systématiquement sur les blaireaux prélevés. Cela permettrait de constituer une cartographie des maladies constatées sur le département et de pouvoir par la suite anticiper d’importants risques sanitaires sur les troupeaux et donc assurer la protection des populations. Monsieur Picard explique que la FDC en réalise à ce jour relativement peu au vu du coût des analyses. La CR 15 sollicitera prochainement une aide financière auprès du GDS et de la DSV pour financer une partie des frais d’analyses.

Il rappelle également la nécessité que les agriculteurs contribuent aux consultations publiques dans le cadre de la vénerie sans quoi la période de prélèvement sera réduite.

M. SEMETEYS présente également une application vigifaune (https://www.vigifaune.com/) qui peut également être utilisée par les agriculteurs pour signaler la présence de gibier.

Enfin, sujet de discorde pour les agriculteurs et les chasseurs : les dégâts de gibier. Pour Sylvie BONNET, « le gibier fait parti de notre environnement et nous ne voulons pas l’éradiquer mais il n’est pas admissible d’avoir sur certains secteurs des sangliers agrainés qui causent de nombreux dégâts sur nos parcelles. Pour ma part, je produis des lentilles blondes de Saint-Flour et des pois, des cultures à forte valeur ajoutée, je ne peux cautionner de perdre chaque année 2 à 3000 euros parce que certains chasseurs entretiennent des hardes de sangliers pour leur loisir. »

Il est nécessaire aujourd’hui de recenser l’intégralité de ces dégâts quels qu’ils soient, y compris quand les montants sont inférieurs aux seuils de remboursement afin d’avoir une cartographie qui corresponde au mieux à ce que nous pouvons constater sur le terrain et que de ce fait des chasses de régulation soient rapidement organisées.

Gilles DELOSTAL a conclu cette rencontre en rappelant : « Nous sommes tous d’accord que notre avenir est liée, les chasseurs régulent, nous agriculteurs, nous permettons la chasse sur nos terres. »

Les élus de la CR15 remercie chaleureusement le président de la Fédération départementale des chasseurs de les avoir accueilli, ne doutant pas qu’ils aient été entendus.

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