100 % agriculteurs Coordination Rurale du Cantal a tenu son assemblée générale le jeudi 3 mars, à Pleaux. Occasion pour son président, Gilbert ANGELVY de rappeler combien ce moment d’échange et de partage entre membres est important et permet de visualiser ensemble le chemin parcouru cette dernière année.
Face aux agriculteurs présents, Gilbert ANGELVY a ouvert ce temps statutaire en faisant le point sur l’année 2021 :

« J’ai envie de dire que l’année 2021 a été une année particulière avec des aléas sanitaires, une conjoncture difficile pour les éleveurs… Mais la réalité est que cela fait plusieurs années que nous n’avons plus d’année normale avec des rendements et des prix satisfaisants.

Fin 2021, l’État a publié les chiffres du dernier recensement agricole et ils sont sans appel . Sur le Cantal, on dénombre 1000 fermes en moins, une population vieillissante et un cheptel laitier qui a perdu 13 500 têtes (soit 18% de son effectif) . En 2020, on ne comptait plus que 810 exploitations laitières, soit 35% de moins qu'en 2010 où on en comptabilisait encore 1250.

Malheureusement, ces chiffres ne reflètent que la triste réalité de nos campagnes et d’un monde agricole en souffrance auquel on impose toujours plus de contraintes administratives : mise en place de contrats pour lutter contre les rats taupiers, pour assurer ses récoltes ou pour commercialiser ses animaux.

À la veille d’une nouvelle PAC, doit-on évoquer cette monstrueuse machine à paperasse dont la mise en œuvre bureaucratique nous paraît juste insensée ?

Les premières modalités nous ont été présentées en septembre dernier à l’occasion de notre AG. Et sincèrement, il n’y a pas de quoi être très optimistes. Nous nous dirigeons vers une PAC verte qui suit la tendance du moment puisqu’elle répond plus davantage aux lobbyistes qu’aux agriculteurs.

Et pourtant, n’oublions pas, initialement, les aides de la PAC devaient compenser la baisse des prix liés à la régulation du marché. Par conséquent, nous devions accepter que nos produits soient moins chers, car en concurrence avec les produits venant du reste du monde. Aujourd’hui, ce contrat semble loin du pacte originel et les primes ne compensent plus les prix bas. D’autant plus que les contraintes environnementales et réglementaires ne cessent de se durcir. Pour une même surface, nous touchons en moyenne deux fois moins de primes qu’il y a vingt ans, alors que les prix, eux, n’ont pas évolué et que nous subissons une multiplication de contraintes et que le coût des charges a augmenté.

En parallèle, les aléas climatiques se sont accentués. Les sécheresses répétitives, les épisodes de gel tardif et les inondations deviennent la norme et impactent toutes les productions. Notre système de gestion des aléas agricoles (climatique, parasitaire, financier), à bout de souffle, est en passe de devenir un système assurantiel privé où, une fois encore, les agriculteurs seront perdants face aux assureurs.

Enfin, nous ne pouvons évoquer 2021 sans aborder la promulgation de la loi Besson-Moreau qui a introduit la contractualisation obligatoire au sein de la filière allaitante et mis le feu dans nos campagnes.

Aujourd’hui, nous, éleveurs, ne pouvons pas accepter de perdre cette liberté de commercer avec qui on veut, quand on veut et comme on veut. »
L’après-midi a été consacrée à une intervention sur la contractualisation obligatoire.

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