Produit phare présent sur toutes les tables, la production de lait est clairement en péril. Depuis plusieurs années, la Coordination Rurale demande une meilleure rémunération du lait prenant en compte les réels coûts de production des éleveurs laitiers.

Cette année, la marge est flagrante : le prix du lait ne correspond pas à la réalité du terrain et l’explosion des charges pèse sur les agriculteurs. Les producteurs de lait connaissent un véritable déclin. Les exploitants agricoles ont de grandes difficultés à couvrir leurs coûts de production et leur nombre baisse chaque année.

Jeudi 22 septembre, la Coordination Rurale de l’Ardèche invitait les journalistes de la région à venir constater la situation critique des producteurs de lait à Alboussière sur la ferme de Cyrille et Severine Peyrard. Accompagnés de Damien Charrier, de l’exploitation voisine, ils ont présenté, chiffres à l’appui, la crise que traversent les exploitations laitières.

Pour Cyrille, le calcul est rapidement fait : « En comparaison à 2021, pour les mêmes volumes achetés, l'augmentation des coûts de production représente environ 30 000 € de charges supplémentaires pour notre exploitation. Ce qui crée donc un surcoût d’environ 100€ supplémentaires aux 1000 litres de lait. Nous avons été payés 341€ /1000 litres en 2021. Pour couvrir le surcoût de 2022, il nous faudrait donc un prix du lait de 441 € /1000 litres. Pour les 6 premiers mois de 2022, nous avons été payés en moyenne 390 €, il faudrait donc une moyenne de 500 € sur les 6 derniers mois pour ne pas être déficitaire. ».

« Cette année, le prix du lait a augmenté de 13 % alors que nos charges ont augmenté de 36 %. Il nous manque 20 000 € pour couvrir nos seules charges, sans nous permettre de dégager deux salaires pour vivre dignement et correctement ! », explique Damien Charrier.

Les deux agriculteurs s’inquiètent de l’avenir de leur exploitation. S’ils ne peuvent plus couvrir leurs charges ni se tirer des salaires de leur production, ils envisagent de décapitaliser, voire de se reconvertir.

Pour conclure l’échange avec les journalistes, Gilles Jouve, Président de la CR 07, ajoute : « Il y a un réel manque de transparence sur les marges que dégagent les industriels et la grande distribution sur nos produits ! La loi EGALIM doit s’appliquer pour améliorer la prise en compte de nos coûts de production. Il faut réagir avant que la profession laitière ne disparaisse. Sur l’Ardèche, il y avait 280 producteurs de lait. Aujourd’hui, il en reste une grosse centaine. Si on ne fait rien rapidement, il n’en restera bientôt plus. ».

Retrouvez l’article de France Bleu, du Dauphiné et de l’Hebdo de l’Ardèche.

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