Suite au témoignage de Camélia, une promeneuse originaire du Puy-de-Dôme en balade dans la montagne bourbonnaise près de Lavoine convaincue d’avoir été attaquée par un loup dans la nuit du 27 avril dernier, la Coordination Rurale de l’Allier souhaite lui apporter son soutien dans sa recherche de la vérité. En effet, beaucoup de zones d’ombres subsistent dans cette affaire et il est nécessaire que toute la lumière soit faite, y compris sur d’éventuelles fautes ou manquements.
L’OFB veut-il écarter la responsabilité d’un loup ?
Bien que l’étendue des blessures ait été analysée par Bruno Lecomte (agriculteur dans les Vosges à l’initiative de la création du réseau European Predation Map), révélant des marques de crocs compatibles avec une morsure de loup, l’Office français de la Biodiversité (OFB) n’a pas examiné ces blessures, ni emporté les vêtements de la victime pour une analyse ADN. Les méthodes de l’OFB sont déjà connues de la Coordination Rurale et le nombre d’affaires où la piste du loup est écartée semble se multiplier ces dernières années. Difficile en ces circonstances d’engager la responsabilité du loup lorsque l’on évite soigneusement de considérer les traces de son passage…
Un complément d’enquête nécessaire
Camélia, après un arrêt de 15 jours d’incapacité totale de travail prescrit par un médecin, a décidé d’engager un avocat pour obtenir une expertise plus complète.
La Coordination Rurale de l’Allier se réjouit de cette opportunité de mettre à contribution la justice française au service de cette enquête car les conséquences pour l’État français pourraient être gravissimes. En effet, si le loup est reconnu comme étant à l’origine de cette attaque, la responsabilité de l’État pourrait être engagée puisqu’il s’agit d’une espèce protégée. Malgré la déclaration de la préfecture de l’Allier selon laquelle « aucun élément ne prouve qu’il s’agisse d’un
loup », s’il advenait que l’expertise conclue à une attaque lupine, il s’agirait d’une victoire pour le monde agricole qui peine tant à faire reconnaître la présence du prédateur sur le territoire.
Où sont les loups ?
Le département de l’Allier étant une zone d’élevage, en particuliers d’ovins, les comités d’analyse et d’observations de la présence du loup se multiplient, appuyées par un nombre croissant d’attaques dans toute la région Auvergne. Cela explique en particulier que le département soit passé en zone dite de « colonisation » et donc de plus importante vigilance. Que cette attaque en particulier ait été l’œuvre d’un loup ou non, l’ombre du prédateur plane sur toute la région. Il s’agit d’une menace constante pour l’Homme comme pour le bétail, que ne cesse de dénoncer la Coordination Rurale depuis des années. En l’occurrence, la victime a échappé au pire, mais la CR 03 réclame des mesures urgentes pour combattre ce fléau, sans quoi ce type d’attaque est voué à se reproduire.
Plus d’informations sur le site de la CR :
Prédation dans le Grand Est : moins de loups mais plus d’attaques ?