"Comment peut-on se faire « tabasser » sur son lieu de travail ? Eh bien en étant agriculteur par exemple ! C'est l'amer constat qu'a pu faire le dimanche 21 juin au soir, notre collègue de Buros suite à l’agression physique dont il a été victime ; un acte commis par un voisin agacé par le bruit de son tracteur alors que l'agriculteur était en train, non pas d’épandre du fumier ou de traiter ses cultures, mais simplement de faucher son champ. Sans l'intervention d'un autre voisin, jusqu'où cela serait-il allé ?
Nous devions déjà faire face à des vols, des dégradations matérielles ou encore des violations de propriété privée, voilà que maintenant ils en viennent aux mains... Faut-il banaliser ces actes en cherchant des circonstances atténuantes ? Jamais !
L'odieuse porte est ouverte, celle du caprice d’une poignée de néo ruraux qui violent le respect des agriculteurs. À la CR 64, nous ne généraliserons pas, mais les minorités sont toujours mises en avant et aujourd'hui la plupart des agriculteurs qu'il reste dans ce pays est au bout du rouleau : un drame est à l'aube.
Et pourtant, ils étaient bien braves ces agriculteurs qui n'ont pas cessé de travailler pendant le confinement, en accomplissant leur fonction nourricière pour notre nation - sans trop de remerciements, ils se débrouilleront - mais fiers de produire une agriculture conventionnelle ou bio considérée comme l’une des plus propres du monde.
Le droit de retrait n'est pas possible dans ce métier, courber l'échine nous y sommes habitués, nous l’avons fait trop de fois, mais faut-il pour autant nous taire et nous résigner ? NON !
La CR 64 se battra pour réinstaurer des valeurs dans nos campagnes, apaiser les tensions en déstigmatisant l'agriculture et ses pratiques. Faut-il rappeler que les agriculteurs ne traitent pas par plaisir mais par nécessité lorsque la plante est malade, que l’épandage de fumier sert à enrichir naturellement les sols ? Oui, un tracteur fait du bruit mais comment récolter autrement ? À la main ?
La CR 64 espère, enfin, une sanction exemplaire et une réelle prise de conscience des riverains et des politiques !"
Gilles Casaux Estrem,
Président de la CR 64.
