La Coordination Rurale de Dordogne – Mouvement Paysan, représentée par Éric Chassagne, président, Emmanuelle Chignat, secrétaire générale, et Alain Queyral, 1er vice-président, s’est rendue mardi matin à la permanence du sénateur et conseiller départemental Serge Mérillou, qui été accompagné de Juliette Nevers, son assistante, également conseillère départementale. Une rencontre à bâtons rompus pour échanger sur les difficultés rencontrées par les agriculteurs du département.

Si le sénateur connaît déjà la Coordination Rurale et ses positions générales, il a d’emblée fait remarquer que l’exception agriculturelle n’était toujours pas d’actualité, sans pouvoir en dire davantage.

Retour sur le rapport du sénateur sur la Ferme France

Son rapport sur la Ferme France, auquel la CR a apporté sa contribution, devrait faire l’objet d’une proposition de loi qui reprendra une bonne partie de ce qui est évoqué. Son cheval de bataille est de maintenir une agriculture productive et compétitive alors que nous sommes en train de perdre notre autonomie alimentaire en France. Il estime que la profession agricole a manqué la bataille de la communication, tout ce qu’elle fait n’est pas forcément bien compris ni bien relayé, notamment par rapport aux 100 % bio dans les cantines scolaires, et l’utilisation des PPP ou des néonicotinoïdes.

Le 100 % bio dans les cantines scolaires : une réelle discrimination

Le sénateur Mérillou rejoint la CR 24-MP, sur le fait que bon nombre d’agriculteurs en HVE ou conventionnels ont été mis de côté par le Conseil départemental car non labellisés bio, malgré tous les efforts qu’ils fournissent pour produire une agriculture propre, saine et raisonnée. Cette situation est vécue comme une réelle discrimination et un véritable désaveu.

L’utilisation des NNI et PPP

Serge Mérillou avoue « qu’à force d’avoir des dérogations, on ne sait plus où on en est ! ». Il considère toutefois que ces dérogations auraient pu être utiles en attendant des produits de remplacement, mais à ce jour, aucun produit de substitution n’a été mis sur le marché. Des questions légitimes se posent : à quel point ces produits sont-ils nocifs, quelles problématiques suite à l’arrêt de leur utilisation ? Des plantes toxiques, comme le datura, ou certains insectes envahissent les champs et personne ne sait comment s’en débarrasser.

Grippe aviaire : des indemnisations à la traîne

Les agriculteurs sont démunis face aux indemnisations : en plus de ne pas être à la hauteur de leurs pertes, elles ne sont pas versées dans leur intégralité. Le sénateur va être vigilant sans toutefois promettre quoi que ce soit. Pour la CR 24-MP, il faut être extrêmement vigilant sur les problèmes économiques qui entament le moral des agriculteurs. Il y a quelques installations dans le département mais les 30/40 ans sont confrontés à trop de difficultés.

La réforme de l’assurance récolte

Une simulation a été présentée au sénateur. S’il a pris bonne note de toutes les informations qui lui ont été transmises, il y a une évidence à ne pas négliger : l’État ne peut plus prendre en charge les calamités agricoles car elles sont de plus en plus fréquentes. Ne pas confondre ce qu’on nous propose avec une assurance récolte production par production et ce qui est mis en place pour colmater les brèches des dégâts dues aux événements climatiques.

Les représentants de la CR 24-Mouvement Paysan en ont profité pour sensibiliser le sénateur sur la situation des agriculteurs du ribéracois sinistrés en juin 2022 suite à une tempête de grêle. A ce jour, ils n’ont touché qu’une avance de 5 000 € alors que l’estimation des pertes s’élève à plus de 25 millions d’euros (2 000 €/ha).

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