Manifestation de la CR47Il n'est pas prévu de gâteau d'anniversaire ce soir à Damazan pour l'assemblée générale du syndicat d'exploitants Coordination rurale. Retour sur dix ans de pouvoir.

La Coordination rurale « a su récupérer le désarroi des paysans par son agitation syndicale, par son dynamisme aussi, il faut bien le reconnaître ». Signé de Bernard Péré, militant de la Confédération paysanne, chargé de l'agriculture au conseil régional.

Coup de tonnerre en février 2001. Aux commandes de la Maison de l'agriculture, le FDSEA Régis Bessonnet cède sa place à Michel de Lapeyrière, 50 ans, l'un des plus gros céréaliers de Lot-et-Garonne. Le « baron » n'empoche que 17 des 45 voix lors de l'élection. 40 % des voix, contre 46 % en 2007 lorsqu'il est de nouveau réélu à la tête de la chambre d'agriculture. C'est un cas unique en France.

« Vision objective »

Les anti-Coordination rurale trouvent à redire dans la gestion des dossiers agricoles par l'équipe de De Lapeyrière (lire ci-dessous). Lui revendique d'avoir fait bouger les lignes. « Deux éléments ont à mon avis marqué notre élection. Nous sommes animés par un esprit d'équipe indéfectible, et nous avons fait de la proximité avec les agriculteurs notre fil rouge. Avant, les agriculteurs avaient une vision lointaine des élus de la chambre ».

Condamnés

Autosatisfaction ? «On l'a dit, on l'a fait », répond la tête de pont de la CR 47 à la Maison de l'agriculture. « À notre arrivée, nous avons dit aux techniciens que les voitures de service ne devaient pas être au garage, mais sur les routes
Sur la politique agricole commune, sur les dossiers qui ont émaillé ces quinze dernières années, nous avons une vision objective ». Michel de Lapeyrière enfourche là le leitmotiv préféré de ses troupes, la cogestion, ou l'art consommé, selon la Coordination rurale, de la FDSEA de gérer directement avec les structures professionnelles. Sous-entendu, ce n'est pas la tasse de thé de la CR. Ce souci de proximité, vu à tort ou à raison comme du populisme mâtiné de poujadisme, a valu aux leaders de la CR 47 d'être condamnés par la justice depuis dix ans, notamment à la suite des actions menées à l'été 2004 contre la grande distribution. « Nous ne pouvons pas tout accepter. C'est de la légitime indignation. Si populisme veut dire être près des gens, avec un grand plaisir alors ! »

Libéral

Prochaines élections en janvier 2013. Quel bilan après 10 ans ? Michel de Lapeyrière : « Nous avons été la première chambre d'agriculture à développer le bio, à créer un poste dédié ». «Qui, demande-t-il, a lancé l'idée saugrenue de faire rouler une voiture à l'huile de tournesol ? Qui, s'interroge-t-il à voix haute, a créé un point Info Installation qui plus est avec les Jeunes Agriculteurs ? Qui « est allé signer des accords avec les autorités polonaises pour développer le recours à la main-d'œuvre étrangère ? Qui s'est associé avec les Civam pour l'opération « De ferme en ferme », alors que d'autres chambres d'agriculture ne se sont jamais mises d'accord ? ».

Attaqué sur son flanc gauche à propos du soutien libéral au développement des exploitations taille XXL, Michel de Lapeyrière acquiesce mais répond : « Elles s'agrandissent toutes seules et ce que nous avons mis en place permet d'accélérer les dossiers. Que l'agriculteur qui a eu un problème avec les nouveaux seuils d'exploitation me le signale ».

La CR 47 est présidée par Sylvie Girard depuis deux ans.

Source : La Dépêche

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