En cette fin de juillet, la moisson approche de sa fin et nous souhaitons revenir sur cette moisson particulière.

I) Les agriculteurs ont subi une énième sécheresse

Alors qu’en 2021 la moisson fut particulière en raison de fortes précipitations au moment de la moisson faisant s’éterniser celle-ci, cette année, la moisson a suivi un modèle que nous commençons à connaître à savoir une moisson avec une très forte sécheresse.

La sécheresse que nous avons subie n’a pas eu la même intensité et les mêmes conséquences pour tous. En effet, ceux qui possèdent des terres profondes gardant mieux l’humidité ou qui ont obtenu une certaine pluviométrie grâce à des événements orageux ont pu obtenir des rendements corrects. À l’inverse, les terres caillouteuses ainsi que les parcelles n’étant pas sur le passage des orages ont vu leur rendement fortement impacté.

Une saison qui n’est pas encore totalement achevée

Si une grande partie de la moisson est maintenant finalisée, certaines parcelles ne sont toujours pas récoltées. La raison : la sécheresse de mai a stoppé le développement d’une partie des cultures qui ont repris un cycle de développement lors des accalmies qui ont suivi. Ainsi, les parcelles concernées ne sont pas encore totalement mûres, retardant de ce fait la fin de la moisson pour certains. Par ailleurs, ce cycle de retard a amputé une partie du potentiel de rendement de ces récoltes.

moissonneuse moisson Haute-Marne 2022 CR 52

II) Un prix incertain

Au-delà de la sécheresse, une des grandes inquiétudes de cette moisson est le prix des céréales et l’incertitude de son l’évolution.

Dans ce contexte de prix qui varie très fortement, du fait principalement à la guerre en Ukraine, les agriculteurs ne sont pas égaux concernant la vente de leur production et le bénéfice qu’ils en retireront.

En effet, certains ayant pris des engagements en amont n’ont pas pu bénéficier de la hausse exponentielle des prix. Tandis que d’autres ont pu vendre leur récolte lors de l’envolée des prix, ce qui a permis d’assurer la trésorerie de leur exploitation. Enfin, quelques uns, face à l’incertitude de l’évolution des prix font le choix d’attendre de voir comment va évoluer le marché.

III) Les éleveurs dans une situation difficile

Les éleveurs doivent faire face à une situation particulièrement difficile. Tout d’abord, en raison de la situation en Ukraine, le prix des intrants ne cesse d’augmenter impactant énormément les trésoreries des élevages déjà fragilisées. De plus, la sécheresse a fait fortement diminuer la quantité d’herbe disponible dans les pâturages obligeant les éleveurs à amener de la paille dans les prairies comme substitut. Cependant, cette méthode met à mal le stockage de fourrage des exploitations et ne permet pas l’engraissement des animaux et donc la production de viande et de lait supplémentaires.

Il est important de noter que si les céréales ont vu leurs prix bondir, ce n’est pas le cas pour les produits d’origine animale comme le lait.

Cela est notamment vrai pour la coopérative Sodiaal qui traîne des pieds pour apporter une rémunération juste aux laitiers du département. Le prix actuel de 410€ / 1000L est loin d’être suffisant pour couvrir les charges.

L’agriculture française se doit d’être préservée de cette situation exceptionnelle

Alors que le monde est au bord d’une pénurie alimentaire pouvant amener à une famine mondiale, il est vital de préserver notre agriculture qui est notre garantie de conserver une souveraineté alimentaire. C’est pourquoi, la Coordination Rurale de la Haute-Marne lance un appel au gouvernement afin que celui-ci apporte des leviers concrets afin d’assurer un prix rémunérateur qui est la condition vitale à la préservation de notre agriculture.

Dans la même catégorie

Grand-Est
Grand-Est
Grand-Est
Grand-Est