À l’approche du pic des naissances de veaux issus de mère de type laitier qui se trouve au mois de septembre, le marché du veau nourrisson reste très encombré et les prix plus bas que les années précédentes. Le secteur du veau de boucherie étant en crise, la demande française reste limitée, ce qui redirige les excédents vers l’Espagne qui achète à prix bas.

Le veau mâle de type lait de 45-50 kg cotait à 82€/tête en semaine 27, soit 26 % de moins qu’en 2019 (qui était déjà une mauvaise année). En ce qui concerne les naissances, avec 232 000 naissances de veaux de type lait elles sont en hausse de +3,8 % au mois de mai par rapport à 2019 mais en légère baisse à l’échelle de la campagne (-1,1 %/2019). Dans le cadre de la pandémie liée au COVID-19, les cours du veau gras ont chuté sous la barre symbolique des 5,00€/kg, du jamais vu depuis 2005.

Face à une demande insuffisante, régulons l’offre

La production laitière d’une vache est obligatoirement induite par la naissance d’un veau. Ainsi, la plupart des éleveurs entrent dans le schéma classique « d’un veau par vache et par an ». Pour ceux faisant le choix de corréler le pic de production laitière à la période de pâturage, permettant de réduire les coûts de production du lait, les vêlages ont lieu au printemps. Afin de limiter cet afflux qui plombe le prix des veaux nourrissons, des solutions existent.

La première est la répartition des vêlages sur toute l’année, tout en gardant une durée de lactation des vaches laitières identique. Cela permet l’arrivée progressive des veaux sur le marché et limite l’effet saisonnalité sur les prix d’achats. Il permet également un lissage du pic laitier, qui intervient chaque année entre avril et mai et génère un engorgement du marché et une baisse du prix du lait pour les éleveurs.

La seconde option est l’augmentation de la durée de lactation des vaches laitières. Actuellement, l’intervalle vêlage-vêlage (IVV) privilégié est de 12 mois, ce qui permet aux éleveurs le souhaitant de grouper les vêlages au printemps pour bénéficier de l’herbe au pic de lactation par exemple. Cet intervalle n’est pas figé et peut être allongé à 14, 16 voire 18 mois. D’après une étude de l’institut de l’élevage (IDELE) menée dans le Finistère entre 2005 et 2011, un IVV de 18 mois permet un lissage du pic laitier saisonnier, un taux protéique moyen plus élevé (donc un prix du lait supérieur) et des réformes plus vieilles d’une année. En plus de répartir les naissances, cette option permettrait de réduire le nombre de veaux mis sur le marché de l’ordre de 1,5. Enfin, cette étude indique que la mise en place d’un IVV de 18 mois accroît la marge semi-nette d’exploitation de + 2 000 € par an.

Un comité de pilotage a d’ailleurs été créé entre les deux interprofessions bovines que sont le Cniel et Interbev pour trouver des solutions au devenir des veaux laitiers.

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