L’appel du « lundi vert » a déchaîné la colère du monde agricole. Nombreuses ont été les prises de paroles pour rappeler les bienfaits de l’élevage français pour l’environnement. Dans son propre Manifeste des 500 agriculteurs, la CR a rappelé que le véritable danger pour la planète et pour les éleveurs, c’est l’importation de viandes produites à des milliers de kilomètres.

Suite à cette polémiques, certaines ONG environnementales ont décidé d’opérer une mise au point : dans une tribune publiée le 28 janvier, elles précisent qu’elles s’attaquent uniquement à l’élevage industriel et souhaitent au contraire soutenir l’élevage dit « durable ».

Nous pourrions nous réjouir que ces ONG reprennent certains des arguments que nous leur avons opposés. Elles reconnaissent ainsi le lien entre élevage et préservation de la biodiversité, le maintien des prairies, la protection de l’eau et des sols. Elles reconnaissent également que toutes les viandes ne sont pas dangereuses pour la santé : seules les viandes transformées sont suspectes aux yeux des scientifiques.

En réalité, cette tribune démontre leur amateurisme, voir leur incompétence sur le sujet. Pourquoi cautionner un appel médiatique qui appelle à réduire aveuglément sa consommation de viande, si c’est pour reconnaître quelques jours plus tard que tous les élevages ne se valent pas ?

En outre, si ces ONG ciblent les élevages « industriels », elles ne définissent à aucun moment ce qu’elles entendent précisément par ce terme. Elles se contentent de rappeler que 95 % des élevages de porcs et 80 % des élevages de volailles entrent dans cette catégorie, sans donner leurs sources ni préciser leurs critères. Là encore, il s’agirait de faire preuve d’un minimum d’honnêteté intellectuelle, en rappelant que les élevages sous bâtiment en France ne sont pas du tout soumis aux mêmes règles sanitaires et de bien-être animal qu’aux États-Unis ou au Brésil !

Autre incohérence, voilà qu’elles pointent du doigt le porc et le poulet, alors que dans d’autres communications, elles vantent les viandes blanches comme étant celles qui émettent le moins de C02 !

Un chercheur britannique confirme les bienfaits de l’élevage

En parallèle, le journal Le Point a publié l’interview de Keir Watson, un physicien britannique redevenu omnivore après 25 an de végétarisme.

Dans cet article, il confirme de nombreux arguments que la CR ne cesse de mettre en avant :

  • Il rappelle cette vérité simple qui échappe pourtant aux ONG : tous les élevages ne se valent pas, et cela va au-delà de l’opposition simpliste « durable / industriel ».
  • S’il est vrai que l’élevage produit du méthane, il est impératif d’analyser ses émissions dans une approche globale et multifactorielle, en intégrant les multiples bénéfices de l’élevage pour la biodiversité, les sols et l’eau.
  • Il faut éviter d’interpréter les comportements des animaux en fonction des référentiels humains. En hiver ou en cas de canicule, les animaux se réfugieront d’eux-mêmes dans une étable plutôt que de rester en plein air.
  • Ce sont les régimes omnivores qui sont les meilleurs pour la santé, même si on peut « vivre » avec un régime végétarien.

Par ailleurs cette vidéo du biologiste ’Allan Savory démontre comment l’élevage préserve l’Afrique de la désertification.

Dans la même catégorie

Viande
Bio
Grandes cultures
Alimentation