Le mois de janvier est arrivé, feuille blanche pour amorcer une nouvelle année, un doux parfum de légèreté et de bonnes résolutions flotte dans l'atmosphère...mais pas pour tout le monde. En effet, tandis que pour certains les préoccupations de ce début d'année se résument à l'inscription dans telle ou telle salle de sport, ou à savoir s'il faut servir du cidre brut ou du cidre doux avec les crêpes de la chandeleur, les agriculteurs se demandent jusqu'à quand resteront-ils les dindons de la farce... En effet, la lourdeur administrative dont ils sont victimes est accablante.
Pour ceux qui ont la référence, leur quotidien ressemble à s'y méprendre à la maison qui rend fou dans les 12 travaux d'Astérix : aller dans tel bureau, demander tel formulaire, puis aller dans un guichet qui nous dit que ce n'est pas le bon, recommencer... La complexité administrative à laquelle sont confrontés les agriculteurs est dantesque. Le niveau est tel qu'il faut presque avoir obtenu un BAC + 15 pour ne serait-ce qu'arriver à comprendre ce qui est demandé. Et bien évidemment, la plupart des choses changent d'une année sur l'autre.
L'un des derniers exemples en date : la réception d'émissions rectificatrices par la plupart des employeurs de main-d’œuvre du département. Pour comprendre pourquoi un tel courrier a été envoyé, l'un de nos administrateurs s'est rendu à la MSA du Tarn-et-Garonne. L'explication reçue était pour le moins... légère.
Lorsque l'on évoque la lourdeur administrative, il faut également parler de la présomption de culpabilité. Si une anomalie est détectée sur le dossier d'un agriculteur, celui-ci est systématiquement présumé coupable. De plus, pendant toute la durée de l'instruction dudit dossier, le processus de versement des aides est suspendu. Ainsi, il n'est pas rare de voir des agriculteurs déjà en difficulté l'être encore plus parce qu'ils ne peuvent pas percevoir ce qui leur est dû, et ce à leur insu. En société, tout citoyen bénéficie de la présomption d'innocence. La Coordination Rurale du Tarn-et-Garonne ne demande rien d'autre que de voir s'appliquer cette même présomption aux agriculteurs contrôlés.
Pour la CR 82, il est nécessaire que la peur change de camp. Comme le disait Jacques Laigneau, fondateur emblématique de la CR, « Les loups ne se laissent jamais tondre ». Les agriculteurs sont des personnes responsables qui font leur métier avec passion et dévouement, il est nécessaire que le Gouvernement et l'administration en général comprennent que l'erreur est humaine. Un agriculteur doit à la fois être ingénieur agronome, zootechnicien, comptable, vétérinaire, commercial, mécanicien... Il semble évident que de temps en temps un détail puisse lui échapper. La CR 82 fera tout ce qui lui est possible pour faire bouger les lignes et se tient bien évidemment à la disposition de tout agriculteur victime de ces aberrations.
En attendant, la Coordination Rurale du Tarn-et-Garonne souhaite tout de même une bonne et heureuse année 2020 à tous les agriculteurs du département, en espérant qu'elle leur soit plus favorable que 2019 !
