Un an près, cette loi a-t-elle atteint ses objectifs ? Pour rappel, cette loi devait permettre une juste rémunération pour les producteurs et une alimentation saine, sûre et durable pour les consommateurs. Tout ce que la CR avait prédit est arrivé. Et même en pire...

Le revenu des agriculteurs ne s’est pas amélioré !

La loi a mis en place plusieurs mesures : mention d’indicateurs de coûts de production dans les contrats, encadrement des promotions et relèvement du Seuil de revente à perte (SRP) obligeant les vendeurs à pratiquer une marge minimale de 10 %. Il s'agissait de la seule mesure contraignante qui devait en théorie permettre une meilleure rémunération du produit brut.

« Cette mesure a prouvé non seulement son inefficacité sur la rémunération des producteurs mais pire, elle fait baisser les prix des fruits et légumes et engraisse la grande distribution », s’indigne Pascal Beteille, président de la CR47. « Il ne faut pas attendre un an de plus pour supprimer cette mesure ! ».

Le syndicat l’affirme : en 2019, la loi EGAlim est responsable de la baisse du revenu des producteurs de fruits et légumes. Certaines enseignes de la grande distribution ont cherché à tirer leurs prix d’achat vers le bas afin de conserver le prix de vente au détail (tout en augmentant leur marge de 10 %) et ainsi ne pas dépasser certains prix psychologiques. L’objectif pour elles : maintenir des prix de vente promotionnels aux consommateurs à des prix identiques aux années passées…

Aujourd’hui, comme la Coordination Rurale l’avait prédit, le relèvement du SRP rapporte des centaines de millions d’euros supplémentaires à la distribution sans que les producteurs n’en voient la couleur. Cette mesure défavorise également les ménages et leur pouvoir d’achat, les autres perdants de cette loi.

Alimentation saine, sûre et durable :

Les importations sont toujours « hors contrôle » pour le plus grand désarroi des agriculteurs et au mépris de la santé des consommateurs. Si le relèvement du SRP et l’encadrement des promotions ont été appliqués dès le 1er février 2019, la Coordination Rurale et les associations de consommateurs attendent toujours la mise en application de l’article 44. Cet article énonce qu’il est interdit de commercialiser des produits alimentaires ne respectant pas les normes européennes.

Il devient donc nécessaire que le Gouvernement revoie ses priorités en faisant immédiatement appliquer l’article 44 (1) et en supprimant le relèvement du SRP !

(1) Si la Coordination Rurale se satisfait d’être rejointe par des associations de consommateurs et des ONG pour dénoncer les importations prédatrices et toxiques, elle regrette l’inaction coupable du Gouvernement qui n’applique pas l’article 44 de cette même loi qui interdit pourtant les importations des denrées alimentaires qui ne correspondent pas aux normes européennes.

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