Incontournables du paysage agricole, les agricultrices gèrent des exploitations plus grandes que la moyenne nationale, d’après un sondage BVA pour le Crédit Agricole.

Selon ce sondage publié le 1er mars 2022, 87 % des agricultrices ont plus de 40 ans et sont mariées avec deux ou trois enfants. Ce taux s’élève à 82 % pour la tranche d’âge de 40 à 49 ans. De même, 55 % d’entre elles sont diplômées de formation générale supérieure.

Elles ont, en général, exercé une autre activité professionnelle avant de s’installer (70 %) et souvent sans aucun lien avec l’agriculture (50 %). De plus, leurs exploitations viennent de leur famille (53 %) ou de celle de leur conjoint (24 %).

Leurs exploitations sont plus grandes que la moyenne nationale (75 ha de SAU en moyenne contre 69 ha pour le total des exploitations en 2020). Elles sont plus nombreuses à faire de l’élevage (43 % contre 37 % au global), sont plus engagées que la moyenne nationale dans les productions sous label (30 %) et en agriculture biologique (21 %,) et sont plus présentes dans la vente directe aux consommateurs (30 %).

En ce qui concerne la vie de famille, c’est parfois sportif, mais 72 % disent arriver à conjuguer les deux. Le bémol vient des vacances. En effet, 1/3 des agricultrices n’en ont pas pris depuis au moins trois ans.

Pour finir, même si 92 % des agricultrices françaises se déclarent heureuses d’exercer ce métier, 42 % d’entre elles restent inquiètes pour l’avenir de l’agriculture. Ces chiffres, bien qu’étonnants, restent facilement explicables.

En effet, si nous les analysons, nous pouvons mettre en relief un bonheur d’exercer cette profession qui est un métier de passionnés. Néanmoins, de nombreux freins dus à l’actualité peu réjouissante perdurent et viennent entacher le côté idyllique de ce métier.

Le congé maternité, supporté à 100 % par la MSA, ne peut toujours pas être pris par toutes les femmes qui y prétendent. Il manque de la main-d’œuvre qualifiée pour exercer toutes les professions agricoles (malheureusement ce phénomène n’appartient pas au seul secteur de l’agriculture).

De plus, les prix sont trop bas. La rémunération des agriculteurs est déjà dérisoire et elle se retrouve aujourd’hui davantage rognée par le surcoût des intrants, des matières premières, des aliments, des hydrocarbures, etc.

Si notre ligne de conduite à la Coordination Rurale est depuis sa création « des prix pas des primes », on se rend vite compte que sans les primes, aujourd’hui, il n’y aurait presque plus d’agriculteurs et par conséquent d’agricultrices.

Si l’on rajoute à cela la grippe aviaire, l’agribashing, la guerre en Ukraine, le conflit économique avec la Russie et tout ce qui en découle, la population vieillissante, la difficulté de transmission, le scepticisme des banques à prêter aux nouveaux installés, etc., on comprend très bien que dans l’esprit des agricultrices d’aujourd’hui et de demain, l’avenir puisse être incertain.

Les inquiétudes ne sont pas genrées, nous devons tous nous préoccuper du moral des troupes. Alors aujourd’hui plus qu’hier, tenons-nous la main et battons-nous pour vivre de notre passion et faire vivre la population !

Amitiés syndicales, Natacha Guillemet, Section Agricultrices.

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