Dans le cadre d’un contrôle de routine, la bactérie Xylella fastidiosa a été détectée en août dernier sur un échantillon de lavandin dans l’Aude en Occitanie, une région qui était jusqu’à présent indemne. La Coordination Rurale (CR) a adressé un courrier à ce sujet à Julien Denormandie, ministre de l’Agriculture.

Depuis 2015, la Coordination Rurale alerte sur les risques que cette bactérie pourrait faire encourir à l’agriculture, et ce avant même son arrivée sur le territoire français. Depuis, elle a été détectée au sein de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et la CR a continué d’interpeller le ministère de l’Agriculture et les pouvoirs publics au sujet du protocole sanitaire mis en place et de ses modalités d’application plus ou moins déconnectées de la réalité. Les répercussions économiques des mesures franco-françaises sont de grande ampleur pour les agriculteurs.

Le protocole sanitaire mis en place jusqu’à maintenant montre son inefficacité puisque la bactérie a été détectée dans une autre région. Alors que cette problématique présente un risque énorme pour nos productions, il est inacceptable que ne soient organisés qu’un CNOPSAV (Conseil national d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale) et qu’un CROPSAV (Conseil régional d’orientation de la politique sanitaire animale et végétale) par an en PACA pour traiter, entre autres sujets, des solutions à apporter à ce fléau.

Les agriculteurs sont une nouvelle fois victimes d’un laisser-aller. Ils sont en permanence mis au pilori comme des pollueurs, alors qu’ils utilisent des médicaments pour soigner leurs plantes. Cette bactérie risque d’obliger à réaliser trois traitements obligatoires supplémentaires. Il aurait été préférable de faire plus de prévention afin d’empêcher la diffusion de la bactérie plutôt que de lutter contre le vecteur qui va détruire de nombreux auxiliaires indispensables à l’équilibre écologique et aux agriculteurs.

Certes, des mesures européennes et françaises sont établies, mais la CR s’interroge sur les décisions et les stratégies qui seront mises en place suite à ce nouveau foyer et se demande où en sont les recherches sur les insectes piqueurs suceurs qui transmettent la bactérie. Par ailleurs, la CR s’inquiète du manque de moyens de traitements phytosanitaires efficaces pour éviter la propagation et la prolifération de ces insectes.

La bactérie est bien présente sur le territoire et il devient urgent d’agir dans le bon sens, les agriculteurs ne sont pas responsables de sa présence, ce n’est donc pas à eux d’en faire les frais.

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