Les viticulteurs en crise attendaient une OCM viticole qui relance la filière. Pour la Coordination Rurale, la Commission Européenne a choisi la voie de la libéralisation aveugle, qui ne fera qu’accroître leurs difficultés, puisque les règles du marché mondial ne correspondent absolument pas aux caractéristiques de la viticulture traditionnelle européenne.

Cette réforme ne peut satisfaire la CR, qui avait présenté ses propositions le 4 mai 2006 à la DG Agriculture. Depuis, dans un esprit constructif, la CR a participé à toutes les réunions de travail organisées sur cette réforme et a fortement contribué par ses propositions au document final présenté à la Commission par la France.

Proposer un programme d’arrachage massif, c’est accepter une situation d’échec, sans analyser réellement le secteur viticole. En envisageant l’arrachage sans une aide à la cessation d’activité décente, la Commission ne permet pas aux vignerons surendettés de se reconvertir.
En supprimant les droits de plantation, l’Union Européenne risque de prolonger la crise viticole : il reste suffisamment de surfaces viticoles non plantées dans les zones AOC pour déstabiliser le marché. De plus, cette libéralisation dirigera la production française vers l'industrialisation de la culture de la vigne en rejetant la qualité du produit.

Les aléas climatiques impliquent des fluctuations de la production agricole en général et viticole en particulier. La suppression de la totalité des distillations empêchera la souplesse nécessaire liée à ces variations de production, et celle des prestations viniques posera de graves problèmes environnementaux.

Le fait d’abandonner les instruments majeurs de gestion de la production viticole européenne relève d’une politique absurde et malheureusement coutumière de la Commission, qui prétend organiser les marchés agricoles en abandonnant tout moyen de gérer les productions.

La CR attend désormais que M. Barnier, Ministre de l’Agriculture, tienne compte de la position commune adoptée par les professionnels français et refuse cette proposition de réforme de l’OCM. Dans le cas contraire, l’essence même de la richesse de la viticulture traditionnelle française, composée de petites entreprises familiales, de coopératives et de négoces, disparaîtra.

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