Après beaucoup d’atermoiements, de grands effets d’annonce, le plan pour la viticulture est enfin paru. Le bilan en est mitigé, car le plan propose peu de réponses nouvelles à cette crise exceptionnelle et structurelle. Encore une fois, la moitié de la somme annoncée consiste en une enveloppe de prêts de consolidation, inutiles.

La CR se réjouit  des proposition du ministère concernant la stratégie à l’exportation : la création d’un logo « Vin de France », la mise en place de panels et d’études correspondent à ses attentes. Cependant, elle déplore que les projets d’exportation ne puissent être financés pour les petites entreprises, celles qui en ont le plus besoin.

La réorganisation de l’offre, dans l’absolu, est intéressante. Néanmoins, les propositions du ministère ne semblent pas atteindre cet objectif. La réforme des procédures d’agrément et de contrôle proposée par l’INAO ne simplifie absolument pas le système ni n’assure une quelconque sécurité supplémentaire des consommateurs. L’assouplissement des conditions de production des appellations régionales est très inquiétante, certaines appellations étant déjà très souples !

Les aides conjoncturelles proposées ne seront encore une fois que du saupoudrage. La grande majorité des viticulteurs est aujourd’hui en difficulté : lesquels va-t-on aider ? Les préretraites  restent à un niveau ridiculement faible puisque non réactualisées. Alors que les demandes de RMI sont en pleine explosion, certains départements fixent un nombre maximum dérisoire de dossiers accordés. On attendait à ce sujet une réponse du ministère favorable aux agriculteurs.

La CR réitère ses propositions pour une véritable stratégie nationale  de redéploiement de la viticulture : forte relance des exportations avec des aides pour toutes les entreprises, mise en place de la TVA sociale, création de fonds de formation pour les viticulteurs souhaitant se diversifier ou quitter leur métier , engagement parcellaire pluriannuel dans les vignobles mixtes, définition de règles de précaution sur les procédés de fabrication ou sur les conditions sanitaires des produits importés, création d’un vrai projet éducatif et d’information objective du consommateur destiné à relancer la consommation intérieure, renforcement des campagnes d’éducation des nouvelles générations.

La Coordination Rurale  restera très attentive à la constitution du Conseil National de la Viticulture Française et espère que l’annonce de cette nouvelle instance ne fera oublier à personne qu’en ces temps difficiles, les conseils de Viniflhor ne sont toujours pas constitués.

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