Le gouvernement projette d'instaurer des zones de non-traitement (ZNT) de 5 à 10 mètres pour les agriculteurs dont les parcelles jouxtent celles de riverains. Ces zones rendraient improductifs des centaines de milliers d’hectares de vignes, de vergers, de grandes cultures ou encore de surfaces maraîchères et horticoles. La Coordination Rurale s’oppose fermement à ce projet, rappelant que ce sont les zones urbaines qui sont venues empiéter sur les surfaces agricoles. C’est d’ailleurs pourquoi le syndicat exige que les maires prennent leurs dispositions pour les nouvelles constructions et créent un corridor de protection de 10 mètres minimum entre le champ et la parcelle à construire.

La Coordination Rurale souligne également que les mesures de dérives lors de traitements s'appuient sur des tests réalisés en 2001, la précision des appareils de pulvérisation s'est considérablement améliorée depuis. La mise à jour des mesures de dérive est primordiale avant d'imposer la mise en place de ZNT.

Un délai de prévenance de 12 heures avant traitement pourrait également être instauré. Il est pourtant impossible de prévoir les conditions climatiques 12 heures à l’avance (vent, pluie, etc.) et donc de prévenir qui que ce soit avec un délai si important. De fait, cette mesure mettrait dans l’illégalité une grande partie des agriculteurs ayant recours à des traitements.

Enfin, l'impact économique d'une telle mesure doit impérativement être évalué avant sa mise en place : quantification des surfaces non traitées, perte de chiffre d'affaires... Et, dans l’hypothèse où les ZNT riverains seraient finalement rendues obligatoires, la CR enjoint le gouvernement à dédommager financièrement les agriculteurs à hauteur des pertes annuelles de production et du coût de l’entretien de ces espaces.

La Coordination Rurale alerte sur les dangers de telles mesures pour l’agriculture française déjà mise à mal par des prix bas. Les propositions du gouvernement, totalement déconnectées des réalités du terrain, sont aujourd’hui inapplicables sans compromettre une grande partie de l’agriculture française.

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