Le 1er février, la Coordination Rurale (CR) a été invitée à s’exprimer au Sénat lors d’une table ronde des syndicats agricoles sur la « viande » in vitro.
Ce produit de synthèse, que la CR se refuse d’ailleurs à appeler viande, repose sur des procédés de multiplication de cellules souches animales. Les technologies utilisées exigent des infrastructures coûteuses, polluantes (le plastique y est omniprésent) et énergivores, car, contrairement aux animaux qui ont un système immunitaire, les cultures cellulaires nécessitent un environnement hautement stérile. Ainsi, les promesses de gains en termes d’impact sur le changement climatique avancées par les promoteurs de ce produit de synthèse sont abusives et ne tiennent pas compte de ses effets collatéraux délétères. De plus, un nombre croissant d’études alertent sur les conséquences dangereuses sur la santé humaine des hormones de croissance utilisées pour booster la synthèse des cellules, pourtant interdites en Europe depuis 1981.
Dans ce contexte, comment peut-on considérer que ce produit de synthèse, porté aux nues et financé par les grands groupes pharmaceutiques et industriels, représente une alternative viable, voire décente, à la production de viande animale ?
Car rappelons-le, l’élevage ce n’est pas seulement la production de viande, mais c’est aussi des services environnementaux rendus : séquestration carbone, entretien du paysage (et donc prévention des incendies et maintien de la biodiversité propre à la prairie), production d’engrais naturel, valorisation de co-produits végétaux non consommables par l’humain…
Les éleveurs de la CR s’opposent donc non seulement à l’utilisation du terme « viande », mais aussi à toute démarche de développement de ce produit de synthèse qui constitue une artificialisation dangereuse destinée à flatter l’éco-anxiété ambiante au profit d’investisseurs qui y voient une bonne affaire.