Sur son site institutionnel, Veolia se félicite de la signature d'un accord avec la FNSEA « pour une agriculture plus compétitive ». Xavier Beulin a pactisé avec le géant de l'énergie sur des projets liés à l'eau et à la méthanisation : entre businessmen, le courant passe bien... Cependant, les agriculteurs s'interrogent : dans cette affaire, a-t-on sollicité leur avis ? Leurs intérêts seront-ils réellement défendus ? Rien n'est moins sûr !



Confusion des rôles... encore !

Si le monde agricole souhaite s'investir sur des sujets tels que l'utilisation et le stockage de l'eau ou encore l'efficacité de la méthanisation, il serait naturel de voir en première ligne Guy Vasseur. En tant que président de l'APCA, il dispose de la légitimité nécessaire pour représenter tous les agriculteurs et proposer des partenariats pour encourager les progrès économiques. Or c'est bien Xavier Beulin, patron de la FNSEA qui a signé cet accord. La confusion dans les instances agricoles est systématique : coopératives, banques, assurances. Une seule certitude, c'est au siège de la FNSEA, 11 rue de La Baume à Paris que sont prises toutes les orientations pour le meilleur et surtout pour le pire.



Pour quelle finalité ?

Le partenariat avec Veolia vise évidemment à accroître l'influence de la FNSEA sur les instances législatives et justifier, expert à l'appui, la folie des grandeurs et les projets industriels. Pour Veolia quoi de plus rêvé que d'avoir le soutien de quelques représentants agricoles pour exploiter au mieux les subventions à la méthanisation et les surfaces d'épandage ? Les agriculteurs n'en sortiront pas gagnants. A Auch (Gers) déjà, le projet biogaz de Veolia constitue une belle source de profit pour l'industriel puisque le digestat est refacturé aux 40 agriculteurs qui l'épandent alors que ces derniers apportent eux-mêmes 20 % du substrat méthanogène !

La Coordination Rurale milite pour que les installations de méthanisation individuelles soient priorisées dans les financements publics afin de développer au mieux le potentiel des exploitations et d'obtenir une retombée économique non négligeable. Les montages collectifs par le biais des GIEE sont une porte d'entrée pour les industriels dans les fermes sous les applaudissements du ministre de l'Agriculture mais pour quels risques financiers ? Le bon sens doit primer pour éviter de transformer les élevages en simples support pour la production d'énergie !

APCA : Assemblée Permanente des Chambre d'Agriculture

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