Le colloque de la section Lait (OPL) de la Coordination Rurale s’est déroulé jeudi 12 janvier à Rethel dans les Ardennes. La participation de plusieurs classes des lycées agricoles de Saint-Laurent et de Rethel a permis de faire connaître les idées de la CR auprès des jeunes, et d’élargir le champ de connaissance des participants sur la santé animale et l’économie laitière.
Avec un mot sur la situation de la filière lait de son département, Francis Closquinet, président de la CR 08, a ouvert le colloque, suivi d’une allocution de Sophie Lenaerts, éleveuse dans l’Oise et responsable de la section Lait de la CR. La nouvelle présidente de la CR, Véronique le Floc’h, s’est également exprimée en vidéoconférence, en insistant sur la nécessité de travailler à une filière viable et transmissible pour les futurs éleveurs laitiers.
F. Closquinet et S. Lenaerts
La matinée, consacrée aux techniques alternatives en matière de santé animale, a été marquée par un grand enthousiasme notamment de la part des éleveurs présents sur place. Avec une présentation axée sur la réglementation, Yasmina Lemoine, de l’association de développement agricole TRAME, a exposé l’état des lieux de l’utilisation des plantes en élevage. Son intervention a été suivie par la présentation d’Anouck Fourier, vétérinaire avec une spécialisation en ostéopathie, qui a présenté plusieurs cas où les problèmes vétérinaires peuvent être résolus par des manipulations plutôt que par des traitements médicamenteux. Enfin, James Delvaux, éleveur dans les Ardennes, a partagé son savoir-faire et son expérience dans l’utilisation de l’homéopathie pour traiter ses animaux. Les trois intervenants se sont accordés pour dire que ces techniques sont complémentaires des traitements vétérinaires classiques, et qu’elles relèvent d’une approche systémique de la santé animale, pour une meilleure prévention des risques sanitaires dans les élevages. Si les questions ont principalement porté sur les traitements à privilégier pour certaines pathologies et quelles formations sont nécessaires, l’assemblée s’est également questionnée sur l’avancée de la reconnaissance de ces méthodes en France et dans d’autres pays européens. Le sénateur des Ardennes, Marc Laménie, présent dans l’assemblée, a salué l’intervention des participants et offert son aide pour faire avancer la réglementation sur ces questions.
L’heure du déjeuner a permis aux jeunes (et aux moins jeunes) d’échanger autour d’un repas convivial, suivi d’une animation à destination des jeunes des lycées agricoles sur l’installation. C’est Antoine Laqueue, jeune éleveur laitier de la CR 08, qui a partagé son expérience avec les lycéens ; son intervention a suscité de nombreuses questions, notamment sur la durée et sur la quantité de travail nécessaire à l’installation.
Dans l’après-midi, c’est la conjoncture laitière qui a été exposée par les intervenants. Tout d’abord, Joseph Martin et Thierry Lebègue, éleveurs et membres de la section Lait de la CR, ont partagé des données sur les coûts de production et les chiffres clés de la production laitière de ces dernières années en Europe et plus précisément en France et en Belgique. Puis, nos collègues du syndicat laitier belge, le MIG (membre de l’European Milk Board aux côtés de la CR), ont présenté leurs travaux sur les coûts de production en Belgique et ont proposé des pistes de réflexion sur ce qui différencie les secteurs laitiers français et belges. Il en ressort que malgré le prix du lait élevé en Belgique actuellement, si les coûts de production sont à peine couverts, le prix de vente ne permet toujours pas aux agriculteurs d’épargner ou d’investir de manière durable dans leur outil de travail. Éleveurs laitiers français comme belges se sont tous accordés pour dire que les prix devraient non seulement couvrir les coûts de production, mais aussi garantir de vivre dignement du lait qu’ils produisent.
A. Laqueue s'adresse aux lycéens
La journée s’est conclue avec les mots de Sophie Lenaerts qui a rappelé l’importance de ce type d’évènements, qui permettent aux éleveurs de se retrouver et d’échanger, et de communiquer avec la prochaine génération d’éleveurs.