Pour marquer la Journée Mondiale du Lait, qui se tiendra le 1er juin pour la septième année consécutive, la Coordination Rurale a interpellé la commissaire européenne Margrethe Vestager sur le scandale français du comptage cellulaire du lait.

En effet, pendant des dizaines d’années, les éleveurs français ont été plus pénalisés que leurs homologues européens en raison de disparités de comptage entre pays. Les seuils acceptés de cellules somatiques, signes d’une moindre qualité du lait, étaient bien plus bas en France, créant ainsi une situation inacceptable de concurrence déloyale. Un industriel laitier pouvait alors, à qualité égale, payer moins cher le lait français que le lait belge, par exemple, grâce à un système de pénalités infligées aux producteurs qui ne respectaient pas l’étalon français, bien plus strict que ceux de ses voisins européens. En cause, l’absence de réglementation régissant l’adoption d’un étalon universel, conduisant à la multiplication de ces derniers : 22 étalons étaient à dénombrer jusqu’au 1er avril.

Une différence de comptage de plus de 20 %

Pour un même échantillon de lait, des écarts importants ont été constatés entre producteurs de pays différents. D’après une étude vétérinaire de 2017, une divergence de 30 % existe entre le comptage réalisé en France et ceux réalisés dans les autres pays européens. Pour confirmer, ces chiffres, la CR a réalisé un double échantillonnage au sein d’un laboratoire français et d’un laboratoire belge : une différence de 21 % a été constatée, en défaveur de l’échantillon français. Cette différence a d’ailleurs été confirmée par le Cniel.

Depuis le 1er avril, un nouveau référentiel de comptage cellulaire, élaboré par la Fédération Internationale du Lait (FIL), a eu comme effet d’harmoniser les comptages à l’échelle internationale et corrige donc l’écart observé.

« Avec la mise en place de ce nouvel étalon, on souhaite nous faire oublier l’injustice qui a duré pendant des dizaines d’années et qui a enrichi les industriels laitiers sur le dos des éleveurs, qui font partie des agriculteurs les moins bien rémunérés. Nous ne pouvons pas rester silencieux, c’est pourquoi nous alertons la Commissaire européenne à la Concurrence. Cet étalon universel arrive beaucoup trop tard. Un courrier a déjà été envoyé au ministre de l’Agriculture, resté à ce jour sans réponse.  », s’insurge Sophie Lenaerts, responsable de la section Lait de la Coordination Rurale.

De plus, la CR ne tolérera pas de modifications des grilles de paiement du lait suite à l’adoption de ce nouvel étalon, qui pourrait servir d’excuses aux industriels pour revoir le prix à la baisse !

 

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