Alors que les négociations commerciales pour l’année 2022 battent leur plein entre la distribution et la transformation, les producteurs craignent que l’année qui s’ouvre soit un bis repetita des dernières années en ce qui concerne le prix du lait. Les prix annoncés par certains industriels sont loin de prendre en compte la hausse des charges subie par les éleveurs laitiers au regard des prix antérieurs qui déjà ne rémunéraient pas les éleveurs.

Dans ce jeu de dupes que représentent ces négociations, les producteurs de lait assistent au spectacle, ne pouvant malheureusement qu’espérer recevoir le fruit de leur travail qui leur est promis par les uns et les autres. Face à cette situation, l’État a décidé de donner quelques cartes maîtresses aux producteurs, notamment la non-négociabilité des prix agricoles.

Le plan de filière "France Terre de Lait" signé par l'ensemble des acteurs, a acté la prise en compte d'indicateurs de prix de revient pour une juste rémunération. Cet indicateur, connu de tous, semble très souvent oublié dans les négociations, voire même pire, des organisations de producteurs ! Des coopératives, en passant par les industriels privés, utilisent à leur convenance leur propre indicateur, relançant la position du moins-disant favorable aux distributeurs.

L'indicateur prix de revient du CNIEL a été défini à 405 euros base 2020, auquel il faut ajouter l'augmentation de l’IPAMPA 2021 d'environ 30 euros, soit 435 euros. L'augmentation des charges étant déjà perceptible pour 2022, les prix à la production ne peuvent se négocier et être sanctuarisés qu'au-delà d'un prix à 450 euros, prix minimum pour couvrir les hausses de charges, mais aussi la rémunération des producteurs bien insuffisante ces dernières années.

La Coordination Rurale appelle les organisations de producteurs et les coopératives à négocier avec les industriels et les distributeurs sur cette base claire. Sanctuariser des prix en deçà pourrait ramener dans les années à venir les prix à des niveaux inférieurs à ceux que nous connaissons aujourd'hui.

L'avenir de la production laitière se détermine sur des valeurs bien réelles et pas seulement sur des spéculations.

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