Avec un surplus de lait bio de l’ordre de 250 millions de litres de lait, la filière laitière biologique subit sa première grande crise structurelle, conséquence d’une politique libérale à l’égard du bio et d’un recul de la consommation. Une politique de conversion encouragée par le gouvernement doit être expertisée, encadrée et régulée par une bonne gestion des volumes et des conversions laitières. Les affichages d’objectif de conversion nécessitent en effet d’être en adéquation avec la demande du marché, or dans le cas présent, un réel déséquilibre est à constater. La Coordination Rurale ne peut que déplorer cette situation pour laquelle elle demande un réel plan de soutien des pouvoirs publics pour venir en aide aux producteurs qui ont répondu présent à la demande de la société, aux orientations de la loi EGAlim et à la réalisation du plan bio. En effet, il est urgent de limiter les conjectures erronées de certains industriels, qui dès la première occasion, n’hésitent pas à déclasser le lait bio. Aujourd’hui, ce sont encore les producteurs qui trinquent ! La situation catastrophique de cette filière n’en est qu’à ses débuts, alors que de nombreux nouveaux producteurs vont arriver sur le marché en 2022. Les prévisions de l’interprofession indiquent une hausse de la production de 240 millions de litres de lait en plus sur les quatre prochains semestres, soit 20 % de plus que la collecte cumulée des douze derniers mois ! La CR demande la mise en place d’un moratoire sur les conversions afin de les limiter tant que le marché n’aura pas retrouvé un équilibre permettant une juste rémunération des producteurs. Vouloir passer au bio est une chose, que la consommation suive en est une autre.

L’urgence : absorber des volumes pour retrouver du prix

Dans un courrier adressé à Maud Faipoux, conseillère agriculture du Premier ministre, la CR demande, en plus d’un soutien direct aux producteurs, que des campagnes promotionnelles soient mise en place en faveur des produits laitiers issus de l’agriculture biologique.

La CR appelle également le gouvernement à inciter les responsables de restaurants collectifs publics à favoriser les produits laitiers biologiques pour soutenir la filière. En effet, au lieu de déclasser du lait bio vers le conventionnel, faisons en sorte de les orienter vers les débouchés prévus par la loi.

De plus, à l’instar de la mesure ayant été mise en œuvre par le CNIEL en plein cœur des confinements de l’année 2020, la CR demande qu’une mesure d’incitation à la baisse de la production soit adoptée sans attendre la mise à l’herbe des vaches laitières au printemps prochain.

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