Le président de la République avait pourtant promis le contraire le 3 juin dernier quand il disait « il n’y a aucun risque de coupure parce que, quand il y a des besoins, on s’approvisionne sur le marché européen » mais les coupures d’électricité risquent d’être une réalité cet hiver. D’après une circulaire transmise aux préfets la semaine dernière, des opérations de délestage devraient avoir lieu tout au long de l’hiver. Deux tranches horaires seraient concernées : de 8h à 13h et de 18h à 20h.

Certains sites de l’industrie agro-alimentaire, considérés comme sensibles, seront protégés de ces coupures. Les agriculteurs, quant à eux, se retrouvent dans la même situation que le reste des Français. Le Gouvernement invite donc les éleveurs « à adapter les horaires et les gestes métier ». Qu’en est-il alors du bien-être animal, à l’heure où le Gouvernement, poussé par l’Union européenne, veut imposer des normes toujours plus drastiques aux éleveurs ? Le Gouvernement pense-t-il que les éleveurs peuvent repousser facilement l’heure de la traite, sans conséquence sur leur vie personnelle et sur leurs bêtes ? Ou que l’on peut reporter un vêlage compliqué pour pratiquer une césarienne « au bon moment » sur une vache allaitante ? De nombreux équipements nécessitent de l’électricité en élevage ruminant : la ventilation des bâtiments, les pompes d’alimentation et les systèmes anti-gel des abreuvoirs, les systèmes de vidéo-surveillance… Ils contribuent tous au bien-être des animaux et de leur éleveur.

On propose aux éleveurs d’investir dans des groupes électrogènes (qui semblent, depuis l’annonce gouvernementale, être extrêmement difficiles à trouver). Encore faudrait-il pouvoir se permettre de débourser à partir de 3 000 € pour un générateur sur prise de force et jusqu’à 12 000 € pour un groupe autonome, d’autant plus que le carburant reste à un prix très élevé.

Les recommandations et les articles foisonnent sur le sujet mais la Coordination Rurale note, qu’une fois de plus, les agriculteurs sont laissés à leur sort, avec des solutions partielles et surtout coûteuses, et qu’aucun accompagnement financier n’est prévu pour eux. On leur demande de s’adapter, alors même que les contraintes auxquels ils font face, puisque relevant du vivant, sont incompressibles. Quand est-ce que l’État va prendre en compte le coût des mesures techniques et réglementaires qu’il impose aux agriculteurs ?

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