Encouragé par la Fédération Internationale Laitière (FIL), un nouvel étalon de comptage cellulaire normalisé à l’échelle internationale va bientôt voir le jour. D’après les premiers éléments transmis par l’interprofession laitière française (CNIEL), les analyses feraient baisser les résultats jusqu’à 20 % de cellule lors des comptages. Cette baisse importante permettrait à de nombreux éleveurs de ne plus faire les frais de pénalités liés à la qualité de leur lait, et permettrait même à certains de bénéficier de primes à la qualité. Cette évolution devra donc permettre à certains éleveurs d’obtenir des prix du lait plus attractifs.

Néanmoins, cet ajustement de la réglementation à la qualité avec les standards de qualité européens serait synonyme d’une mise à niveau de la réglementation française trop coercitive.

Plusieurs études vétérinaires confirment une surestimation

La société nationale des groupements techniques vétérinaires (SNGTV) avait, dès 2009, constaté des différences entre la méthode officielle utilisée par les laboratoires interprofessionnels laitiers et les méthodes privées (utilisées par certains robots par exemple).

Dans l’objectif de confirmer ces informations, des échantillons de laits standardisés ont été envoyés dans différents pays européens en 2017. L’objectif étant de comparer la méthode utilisée par les laboratoires interprofessionnels français avec leurs homologues européens. Le résultat a une nouvelle fois démontré une surestimation importante.

Enfin, une troisième étude consistant à étalonner un appareil utilisé par un laboratoire interprofessionnel français avec un échantillon à teneur garantie (ETG) international a été réalisée. Le résultat prouve une nouvelle fois cette surestimation avec l’observation d’une différence de plus de 25 %.

Des conséquences importantes pour les éleveurs

Conformément au Règlement (CE) n°853/2004, dans le lait cru de vache livré, la teneur en cellules somatiques, doit être inférieure ou égale à 400 000 cellules/ml. Les critères d’hygiène, comme établis dans les grilles interprofessionnelles relatives au paiement du lait, déclinent les taux de cellules somatiques en quatre seuils : <250 000 cellules /mL ; 250 000<x< 300 000 ; 300 000<x<400 000 et >400 000. Ces seuils prévoient l’attribution de pénalités et parfois de primes selon les régions et les industriels laitiers.

Les résultats publiés par la SNGTV permettent néanmoins d’affirmer que les éleveurs français sont plus pénalisés que leurs homologues européens à cause de la surestimation des comptages. Ainsi, de nombreux éleveurs se sont vus en situation d’alerte en cellules car ils dressaient une moyenne géométrique trimestrielle supérieure à 400 000 cellules. D’après les résultats de l’interprofession laitière du bassin laitier grand ouest (CILOUEST), environ 10 % des éleveurs laitiers avaient un taux cellulaire s’établissant au-delà des 400 000 cellules somatiques en 2019. Les conséquences de la situation d’alerte en cellules sont importantes : pénalités financières, suspension de collecte pendant 6 jours minimum, réformes, etc. Sans cette surestimation, de nombreux éleveurs se trouveraient sous ce seuil maximal, et seraient donc moins pénalisés.

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