Réalisé en 2020, les résultats définitifs du dernier recensement agricole ont été présentés début juillet, et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne sont pas encourageants… La chute du nombre d’exploitations à de quoi inquiéter, surtout en cette période où (enfin !) l’importance de la souveraineté alimentaire entre dans le débat politique. Mais, sans agriculteurs demain, comment y parvenir ?

D’après les chiffres présentés, en 2020, la France comptait 416 400 exploitations agricoles, soit 20 % de moins qu'en 2010 lors du dernier recensement. Près de 500 000 exploitants (18 % de moins qu’en 2010) dirigent les 390 000 exploitations agricoles de France métropolitaine. Ils sont en moyenne un peu plus âgés qu'en 2010 : 51,4 ans. Compte tenu du vieillissement de la population, ces chiffres ne sont pas étonnants mais demeurent tout de même très inquiétants.

43 % des fermes françaises sont dirigées par des exploitants âgés de 55 ans ou plus.

Elles se trouvent en majorité dans le Sud-Ouest, le littoral méditerranéen et les Antilles. En Guadeloupe, en Martinique ou à Mayotte, la surreprésentation des seniors va de pair avec un faible nombre d’exploitants de moins de 40 ans (10 % contre 20 % pour la moyenne nationale). Dans une moindre mesure, la Normandie, l’Alsace et l’Île-de-France sont aussi concernées par ce vieillissement des exploitants. A contrario, la Guyane, le sud des Pays de la Loire, une frange Est allant des Vosges aux Hautes-Alpes laissent plus de place aux exploitants plus jeunes (moins de 55 ans). Dans le Doubs, presque un tiers des exploitants ont moins de 40 ans.

Une diversification des profils

Les chefs d’exploitations installés après 2010 se distinguent des autres générations : leurs profils sont plus variés, il y a plus de femmes, ils sont notamment plus ouvert à la pratique bio et à la commercialisation en circuits courts.

La proportion des femmes exploitantes varie sensiblement avec l'âge. Elle s'élève régulièrement jusqu'à frôler les 50% pour la tranche la plus âgée (les plus de 80 ans). La démographie influe probablement, certaines exploitantes prenant le relais d’un conjoint plus âgée partant en retraite.

Une transmission souvent compliquée

Le recensement agricole a interrogé des exploitants ayant dépassé les 60 ans sur le devenir envisagé de leur exploitation à un horizon de 3 ans. Si une proportion stable proche du tiers n'envisage pas de départ immédiat, les autres réponses varient fortement selon, notamment, la taille économique de l'exploitation. L'incertitude est ainsi particulièrement marquée dans les petites exploitations, notamment les élevages bovins (hors orientation laitière) et les cultures fruitières. D’ailleurs, contrairement aux fermes maraîchères et horticoles, les fermes en élevage bovin comptent peu de chefs récemment installés.

De ce fait, les exploitations spécialisées en élevage sont celles dont les effectifs se réduisent le plus. Entre 2010 et 2020, leur nombre a diminué de 31 % (- 64 000). La baisse est encore plus marquée parmi les exploitations combinant plusieurs types d’élevages (- 41 % pour les exploitations bovines conjuguant production de lait et de viande) ou parmi les fermes associant cultures et élevages (- 41 % également). En 2020, 52 % des exploitations sont spécialisées en production végétale contre 45 % en 2010.

Les pistes proposées par la section Jeunes de la CR

Pour lutter contre cette désertion du métier et notamment des éleveurs, nous militons pour : - des avantages fiscaux et sociaux en faveur des cédants (revalorisation des retraites, exonération des plus-values) en cas de cession à un jeune installé. - une amélioration urgente des aides à l’installation. - une simplification du parcours à l’installation. - des prix rémunérateurs pour un revenu décent. La DJA c’est bien, les prix c’est mieux ! - davantage de liberté (moins de normes et de paperasse administrative).

Nous militons également pour qu’une réflexion soit enclenchée afin de mettre en place des mesures visant à favoriser l'accès au foncier pour nos futurs éleveurs.

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