J'ai 29 ans et mon exploitation (céréales et oléagineux) se situe sur la commune de Gondrin dans le Gers.

Mon installation

Mon père étant agriculteur, ce métier m'est toujours apparu comme une évidence. Je suis la 5ème génération à exploiter cette terre et j'en tire une certaine fierté. A 16 ans, j’ai fait un BEPA Productions Végétales, puis un Bac Pro Productions Animales et un BTS ACSE que je n'ai pas pu finir malheureusement. A la suite de ça, j'ai travaillé chez divers agriculteurs ou entreprises agricoles, puis j'ai eu le statut d'aide familial durant 8 ans. Je suis installée en nom propre depuis Juillet 2012, date à laquelle j'ai repris l'intégralité de l'exploitation familiale lors du départ en retraite de mon père. Ne créant pas de nouvel atelier de production et étant fille unique, mon installation a été assez simple à mettre en place. Mais le parcours à l'installation n'en reste pas moins un passage très éprouvant tant au niveau financier qu'au niveau paperasses. J'ai entamé les démarches au mois de Septembre 2011 et à ce jour, tout n'est pas encore réglé (prêts, documents administratifs type MSA, chambre d'agriculture....) La lourdeur administrative, les coups de téléphone, les allers-retours, les redites, les pertes de documents et l'énergie engagée dans cette démarche en plus du travail quotidien, sont un véritable frein à l'installation aidée. De plus, j'ai été très désagréablement surprise du montant des frais qui m'ont été imposés : frais de notaire pour la donation, honoraires de la chambre d'agriculture pour l'élaboration de mon PDE,  frais bancaires... Mon installation m'aura coûté aux alentours de 15 000€ : le montant de ma DJA.

Mon exploitation

L'exploitation de mon père comptait environ 100 ha dont 45 en propriété et le reste en fermage. Nous ne produisions que du blé, de l’orge, du triticale et du tournesol. En m'installant j'ai acheté 25 ha de nos fermages et décidé de diversifier un peu les productions en supprimant le triticale et en rajoutant sorgho, colza et soja. Pour le moment le mode de travail n'a pas beaucoup évolué, nous travaillons mon père et moi la semaine et les week-end, mon compagnon, qui travaille à l’extérieur, nous aide.

Mon engagement syndical

Je suis engagée syndicalement depuis environ 7 ans. D'abord chez les JA mais rapidement des divergences d'opinion m'ont amené à changer de syndicat. Je me suis alors engagée à la CR. Face à toutes les contraintes qui nous sont imposées dans le cadre de notre métier, j'ai trouvé normal de prendre part à l'effort engagé par ma profession pour ne pas courber l'échine sans cesse. La disparition des exploitants français qui ne cesse d’accélérer depuis 1992 est, de toute évidence, due à des décisions politiques aberrantes et dénuées de bon sens agricole. Je pense également que ces décisions n'ont pas rencontré suffisamment de résistance de notre part. Il est donc nécessaire, non pas d'être systématiquement contre les nouvelles directives, mais que la profession soit consultée et prenne part aux débats qui sont l'enjeu de notre avenir. La Coordination Rurale est le syndicat qui porte les mêmes attentes et la même vision de la situation agricole actuelle que moi. Il est temps que l'agriculture cesse de se laisser dicter sa ligne de conduite par des groupes de l'industrie agro-alimentaire dont la seule ambition est de nous mettre à genoux.

Et demain ?

Je crains de voir disparaître ce tissu agricole qui couvre le pays et de voir apparaître des structures énormes. Je souhaite que l'agriculture redevienne un métier dont les avantages pèsent plus que les inconvénients dans la balance des jeunes. Ma philosophie est simple « quand on veut, on peut »

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