Le nombre d'élèves de l'enseignement agricole est en baisse et cela ne date pas d'aujourd'hui. Pour palier à ce phénomène plusieurs mesures sont à l'examen et le ministère vient de dévoiler l’une d’elles. Ainsi, via une circulaire adressée aux établissements de l’enseignement secondaire, il fixe les modalités d’un des axes majeurs envisagés : l’amélioration de la communication sur l’enseignement agricole !

Il est vrai que le déficit de visibilité de l'enseignement agricole et de ses débouchés est si flagrant que l’on ne peut qu’accueillir favorablement ce type de mesures. Cependant certains points laissent perplexes.

Les documents issus des Directions Générales pointent du doigt l'image dévalorisée de l'enseignement agricole alors même que les taux de réussite aux examens sont bons et que les débouchés existent bel et bien. Loin de ces directions, personne n'est dupe, surtout pas les familles et les élèves. Ce n'est pas tant l'enseignement agricole que l'agriculture elle même qui souffre d'un déficit d'image. Comment persuader un ado de se lancer dans une carrière dont les piliers sont : travailler toujours plus, pour gagner toujours moins, tout en se faisant brocarder pour pollution réelle ou imaginaire ?

Les hautes sphères de l'enseignement étant incapables, par choix ou par manque d'ambition, d'infléchir cette réalité, ce serait alors à la communication de se charger de masquer la réalité ? Plutôt que de changer les choses il est plus simple et malheureusement plus efficace de changer les mots. Sachez qu'il est désormais interdit de parler des classes de 4ème, 3ème ou 2nd agricoles. C'est mal ! Alors soyons « communicants » jusqu’au bout et parlons de classes de 4ème, 3ème et 2nd « non urbaines ». Cela ne veut rien dire mais au pire ça ne choque personne et pendant ce temps, nos responsables peuvent laisser de côté les vrais raisons qui détournent les jeunes de notre métier : l’absence de perspectives !

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