Engraissement de taurillons : des investissements lourds pour les nouveaux installés
En élevage allaitant, le principal frein à l'installation reste à mon avis l'investissement indispensable dans des bâtiments d'élevage. Ainsi sur l'exploitation familiale, le dernier bâtiment construit a représenté en 2006 un coût de 1000€/place HORS CHEPTEL, (il serait bien plus élevé aujourd’hui!). A cela s'ajoute la forte variabilité des coûts de production : en ce moment par exemple, le coût journalier de la ration s'élève à 1.50€/bête.
En conséquence, les marges sont faibles, surtout pour les nouveaux installés ou les récents investisseurs, et nous sommes très fragilisés par la hausse des cours des animaux maigres dû à un désintéressement et un désengagement total de l’Etat dans les élevages naisseurs.
Sur l'installation des jeunes agriculteurs
Dans ma région, le principal frein à l'installation reste l'accès au foncier. Contrairement à d'autres secteurs, le nombre de candidats à l'installation est élevé et les terres, à fort potentiel, sont très recherchées. Malheureusement, cette pression a pour conséquence un tel niveau de prix des terres que les jeunes ne peuvent financièrement y accèder. Aussi, les rares terrains libérés sont plus souvent destinés à l'agrandissement qu'à l'installation.
Le statut des jeunes agriculteurs
Parmi les enfants d'agriculteurs, nous sommes nombreux à devoir attendre plusieurs années avant de nous installer définitivement et devons faire des choix concernant notre statut : aide familial, salarié ? Pour moi, le statut d'aide familial ne correspond plus aux attentes des jeunes, qui, contraints par le contexte économique, s'installent plus tardivement qu'avant. Il n'est pas possible de rester jusqu'à plus de 25 ans sans salaire, sans possibilité de construire une vie d'adulte. Néanmoins, toutes les exploitations ne dégagent pas de marges suffisantes pour rémunérer un salarié à temps plein.
C'est à mon avis un problème à résoudre si l'on veut favoriser les reprises d'exploitations.