Depuis plusieurs mois, l’interprofession Val’hor souhaite généraliser un process de collecte et de recyclage des pots horticoles. Notez que sont concernés uniquement les pots dits professionnels, à savoir, les contenants plastiques utilisés lors du cycle de production. Cela concerne donc les pots abîmés, détruits ou sans usage restés sur l’exploitation. Les pots qui entrent dans le cycle de vente sont, quant à eux, pris en charge par le secteur aval.

Pour construire le projet, Val’hor a fait appel à une association spécialisée en la matière. Les premiers échanges furent intéressants, mais laissaient entrevoir des difficultés, notamment en ce qui concerne la collecte des pots. Cette dernière pouvait se faire sur simple demande à la condition pour le professionnel de disposer d’au moins 600 kg de pots à faire enlever (4 palettes de 150 kg). On parle ici de contenants dont le poids moyen se compte en centaines de grammes… Interrogées sur ce point, plusieurs exploitations considérées comme « grandes » pour la filière ont avoué qu’il faudrait sans doute plus d’une année pour obtenir une telle quantité. Pour un petit horticulteur cela veut dire plusieurs années de stockage. Ce qui implique un lieu ou local attitré, des consignes spécifiques (notamment sur la sécurité) pour les éventuels salariés, et surtout un coût venant se rajouter à la cotisation annuelle auprès de l’organisme collecteur. Sur ce point, l’UNIPHOR et la Coordination Rurale ont été entendues a minima, puisqu’il est désormais envisagé une collecte sans limite de poids mais facturée 90 €. Cela étant, nous apprenons que pour d’autres secteurs, le prix des collectes avoisine les 200 €. De plus, lors des réunions locales, les représentants du prestataire avouent ignorer ce point précis.

Toutefois, la collecte n’est pas l’unique point de désaccord. Nous avons également évoqué la question des pots importés. Au regard des décisions prises, les producteurs français devront cotiser, payer et gérer la collecte et le recyclage des pots en provenance des autres pays. De leurs côtés, nos voisins européens, jouent la montre ou mettent en place des méthodes en faveur de leurs ressortissants. L’Italie, pour l’heure, compte faire peser l’obligation de recyclage pour les pots d’une épaisseur de plus de 8 millimètres. Il y a fort à parier que les contenants dépassant cette épaisseur soient exclusivement destinés à l’export. Une fois de plus, les instances françaises, y compris professionnelles, préfèrent la communication environnementale à la survie des exploitations.

Enfin, il nous a été demandé récemment de signer un pré-protocole d’accord, alors même que l’ensemble des éléments du projet ne sont pas actés. Certaines questions restant à ce jour sans réponse. Là encore, la communication semble prendre le pas sur la pertinence et l’efficacité du système. Cette attitude nous amène à rester en retrait des manœuvres de communication.

La collecte et le recyclage des plastiques horticoles méritent mieux qu’une photo en une, affichant des sourires de circonstance. Ces derniers auraient été d’autant plus sincères si les travaux avaient pu aller sereinement jusqu’à leur terme. Sachant que l’extrême limite a été fixée pour 2025, nous avions largement le temps.

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